jueves, 3 de noviembre de 2011

Gala Zakharova au Liceu...sans Zakharova

Après un week-end asssez mouvementé et pénible, des jambes en compote, l'énergie d'un plat de nouilles qui auraient boulli 3 heures et un mal de crâne bien ancré me voilà partie pour le Liceu bon gré mal gré en vu d'assister au Gala Zakharova.
Il faut dire qu'à 70€ la place de 3eme catégorie (oui oui vous avez bien lu, la catégorie 3 avec visibilité réduite pour 70€!!!!!!! et je prefère taire le prix de la 1ere catégorie, carrément indécent au vue de la situation économique actuelle) je me voyais mal rester à la maison devant un verre d'aspirine. Et à ce prix là, je n'ai pas imaginé un instant pouvoir revendre ma place.
Ca ne partait dájà pas très bien...
Me voici donc au Liceu et là j'apprends que Zakharova ne dansera pas ce soir. Cela ne m'a pas surprise à vrai dire. Ce n'est pas la 1ere fois qu'une tête d'affiche manque à l'appel au dernier moment mais ça a quand même été le ponpon. Je suppose que si elle n'a pas dansé c'est qu'elle avait ses raisons. Pas de problème, je comprends. Ce que je comprends moins c'est que personne ne nous ai annoncé qui allait la remplacer et quelles seraient les modifications apportées au programme car modifications il y eut. Au prix des places et au vu du lieu je considère qu'il s'agit d'un manque de respect flagrant envers le public. Est-ce si difficile d'insérer un polycopié dans le programme? Ou à défaut de faire une annonce par micro un peu plus explicative en donnant le nom des oeuvres et les changements? Par ailleurs, pour une soirée comme celle-ci, je pense qu'une annonce supplémentaire en anglais n'aurait pas été superflue. En effet je doute fort que toute la salle ce soir-là comprenait le catalan. je suis prête à parier que certains et certaines n'ont pas compris que Zakharova ne danserai pas.
Même l'Opéra de Paris fait des annonces en anglais, c'est dire!

La soirée s'ouvre sur Anastasia Stashkevich et Viacheslav Lopatin, les soliste et 1er soliste du Bolshoï, dans le pas de deux du Corsaire. La danse d'Anastasia et très propre, très jolie mais m'a semblée un peu trop sage, un peu trop "scolaire". Cela s'arrange heureusement lors de sa variation. Mais alors par pitié! Les lacets de chaussons!!!!!
Viacheslav Lopatin est indéniablement un beau danseur mais sa danse manquait un peu de précision.

Roméo & Juliette version Grigorovitch prévu en 2eme partie de programme et déplacé en 1ere. Ce sont Nina Kaptsova et Michael Lobukhin qui se collent à la tâche. Et qui réussissent. Je commence a rentrer dans la soirée. Ca manquait peut-être un poil d'émotion dans la scène finale mais sinon c'était plaisant.

Suivait Les Bourgeois, interprété par Denis Untila. Je ne supporte pas la voix de Brel et je pense que si on ne comprends pas les paroles on perd beaucoup de la chorégraphie. Disons que ce n'est pas une pièce que j'affectionne beaucoup mais au-delà de mes goôuts personnels c'est un style de pièce qui passe bien dans les galas et je dois avouer que Denis tire fort bien son épingle de ce jeu difficile.

Diffusé en direct du Bolshoï dans les salles obscures le 9 octobre dernier, le ballet Esméralda devient à la mode dans la version telle qu'elle est présentée au Bolshoï. Exit le pas de deux connu de tout le monde et qui figure presque touours à l'affiche. Nous a été dansé ici le pas deux d'Esméralda et Grégoire lors des fiançailles de Phoebus et Fleur de Lys. Esmeralda est alors effondrée de découvrir que Phoebus est déjà fiancé.
Olga Kif'Yak, du Ballet national d'Ukraine est une Esmeralda mélancolique et triste à souhait. J'aimerais beaucoup la voir dans le ballet complet.
Jan Vána est pas mal du tout en Gringoire.
Le seul hic c'est que ce pas de deux ne me paraît pas très bien adapté pour un gala. Sans le contexte, sans l'histoire c'est lourd.

Nous avons ensuite eu droit à un solo sur une chanson russe et dans lequel j'ai reconnu Lobukhin. C'est tout ce que je peux dire, la pièce n'ayant pas été présentée et m'étant totalement inconnue. Si quelqu'un ou quelqu'une sait de quoi il s'agissait je lui serait reconnaissante de se manifester.

Pour finir cette 1ere partie, le pas de deux final des Flammes de Paris de Vainonen. Non prévu au programme. J'ai reconnu Nina Kaptsova et Ivan Vasiliev. Nina est ravissante et éblouissante dans ce pas de deux. Sa variation est sublime avec un jeu de pointes époustouflant.
Ivan est spectaculaire. Peut-être trop.
Quoi qu'il en soit voilà de quoi finir cette partie en beauté.

La 2nde partie s'ouvre sur une chorégraphie de P. Ostroverkh, Tango, dansé ar Olga Kif'Yak. Enfin je suppose que c'est ça car je ne connaissais pas cette pièce avant et elle était prévue en 4eme position de cette 2nde partie, pas en 1ere position.
Suposons donc que c'est bien ça. La musique de Galyano est plaisante, la chorégrphie, dans un style contemporain, n'est pas spécialement originale, ça fait un peu râbachée mais ça se laisse regarder. Olga est vraiment dedans, elle défend bien la pièce. Le tout est agréable.

Retour au pur classique avec le pas de deux de La Sylphide dans la version de Bournonville. On retrouve Anastasia Stashkevich et Viacheslav Lopatin. Ma référence absolue concernant la Sylphide de Bournonville est Gudrun Bojesen. Elle est divine de grâce, de légèreté, de technique au service de ce style si particulier.
Anastasia n'a pas démérité. Je l'ai trouvée bien meilleure que dans le Corsaire. Elle manque parfois d'un peu de ballon, c'est dommage mais elle a le style, la grâce et un très joli travail de pointes.
Viacheslav a une très bonne et très belle petite batterie. Cerise sur le gâteau: il porte très bien le kilt! Et oui, j'ai beau adorer La Sylphide, je n'en trouve pas moins le kilt un peu too much et surtout pas toujours flatteur. Voire pas souvent flatteur pour celui qui le porte.
C'était l'un des meilleurs moments de la soirée.

Crazy de Bodur sur une musique de Piazzola permet à Ivan Vasiliev de nous déployer l'étendue de ses capacités et de son talent. Il y dégage un peu plus d'émotions que dans le pas de Flammes de Paris. Il faut dire qussi que la pièce s'y prête mieux. Le résultat est spectaculaire et touchant. Très beau.

Le Voci Di Due Mandolini de Tenal Zace sur une musique de Vivaldi était dansé par Julia Tsoi et Denis Untila du Aalto Essen Theater. De facture contemporaine, la chorégraphie entraine les interprètes en glissant sur la musique.

Le pas de deux de Spartacus, prévu en 1ere partie de programme fait son apparition ici. Nina Kaptsova et Michael Lobukhin en sont les excellents interprètes. Ils nous ont offert une prestation de toute beauté, riche en émotions. La maîtrise est parfaite, les portés sont la perfection incarnée. Superbe!

Petite devinette: avec quel pas de deux terminer une soirée de gala quand on a déjà dansé les Flammes, le Corsaire et Esméralda (même dans une autre version)?
Don Quichotte!
Ca tombe bien, j'adore ce pas de deux! Et danser par Ekatarina Krysanova et Ivan Vasiliev, cela ne peut être qu'inoubliable. Magnifique de bout en bout!
Ekatarina est une Kitri qui ne manque pas de piquant. Ni de charme! Elle maîtrise tout. Ivan est un Basile très en forme capable de séduire autant sa Kitri que son public. Du grand art!

La soirée se termine par un final sur un thème espagnol réunisant tous les protaganistes de la soirée.

Une soirée un peu mitigée notamment à cause des imprévus de la programmation mais avec de très très beaux moments. Et s'il manquait Zakharova nous avons quand même eu Vasiliev, Kaptsova, Lobukhin, Krysanova et les autres qui ne déméritent pas.

Une fois de plus, un mot sur les spectateurs. Je ne comprends pas et ne veux pas comprendre comment on peut laisser son téléphone allumé, qui plus est avec la sonnerie et qui plus est comment peut-on répondre et bien sûr crier un peu parce que la musique sur scène empêche d'entendre. Comment peut-on se permettre le moindre commentaire à voix haute pendant la performance? Je me fiche de vos Ostia, joder et autres noms d'oiseaux. Je me fiche de vos commentaires et de savoir si vous aimez ou pas. Pas là, pas maintenant. Vous aurez tout le loisir de vous exprimer à l'entracte ou après le spectacle. Pour le momment le seul mot que je peux entendre c'est Bravo. Rien d'autre.
Comment pouvez-vous afficher aussi ouvertement un tel mépris, un tel irrespect vis à vis du reste du public et des artistes sur scène?
Vous n'avez rien à faire dans une salle de spectacle!  Contentez-vous de la kermesse paroissiale et encore, j'ai bien peur qu'on vous y remette à votre place.
A noter aussi 4 dames dans la loge jouxtant la mienne et qui n'ont pas applaudi de la soirée. Qu'on n'aime pas un passage, ok mais toute la soirée? Ni Vasiliev, ni Kaptsova ni aucun aucune autre n'a mérité ne serait-ce qu'un seul applaudissement?
Pour conclure du très beau monde sur scène. Pas pareil dans la salle :-(

6 comentarios:

Amélie dijo...

J'avais vu Vassiliev lorsque le Bolchoï était venu à Paris, et je ne m'en suis toujours pas remise ;). C'est vrai qu'il multiplie les défis techniques, mais il le fait avec une telle facilité, une vraie musicalité, ça ne fait jamais bête de cirque. J'avais beaucoup aimé Lopatin aussi.

J'ai déjà hâte de lire ton compte-rendu du Marinski, j'espère que le public sera un peu plus respectueux.

Terpsichore dijo...

Vassiliev est spectaculaire c'est sûr mais je préfère voir ce type de morceaux de bravoures dans le contexte d'un ballet entier, cela dégage plus d'émotion. Ou alors dans une pièce courte mais faisant appel à l'émotion. Je trouve le pas de 2 de Don Quichotte plus "expressif" que celui des Flammes tout en étant aussi virtuose et "performer".

Je ne manquerai pas de parler du Marinsky. Je compte y aller au moins 2 fois pour tenter de voir 2 distrib différentes au moins. J'ai hâte!

kreul dijo...

J'ai "découvert" le couple "Vassiliev/Osipova" dans DQ à Londres lors d'une tournée Bolchoï ; la veille Acosta dans Spartacus le lendemain, le couple ultra-médiatisé de la compagnie russe...
Encore une fois, je n'ai pas été conquis. L'un et l'autre s'attachaient à s'attirer le plus de bravi et applaudissements possible... tout cela tournant à la démonstration gymnique, sans châleur et feelings. Alors, si la danse du XXIè siècle n'est que ça... désolé, je n'adhère pas. Après avoir vu et goûté avec délice le PDD de Spartacus Acosta/Kaptosa (revu à Garnier évidemment et au festival international de la Havane), pour moi il n'y a pas photo : d'un côté l'art chorégraphique, de l'autre, la démonstration gymnique...
Mais il est possible que depuis 2007, cet artiste est évolué... ????

kreul dijo...

hum... "ait évolué" !!!!

Terpsichore dijo...

Kreul, nous avons peut-être découvert le couple Osipova/Vasiliev ensemble car moi aussi c'était dans DQ lors d'une tournée du Bolshoï à Londres. En 2008 il me semble si ma mémoire est bonne.
Je n'avais pas du tout accroché pour toutes les raisons que vous citez. J'ai eu plus l'impression d'assister à une nouvelle version pour gymnaste. Je n'ai rien contre la gym ni l'acrobatie mais ce sont 2 disciplines distinctes de la danse et surtout, ce ne sont pas des disciplines artistiques au sens propre du terme même si on veut donner des airs artistiques à la gym.
Ce que j'ai vu au Liceu était mieux en ce qui concerne DQ. Déjà sa partenaire n'était pas Osipova, ça peut sans doute jouer. Son Basile était bien adapté à ce genre de pas de deux qui est toujours brillant (c'est pas Roméo & Juliette ni le pdd du 2eme acte de Giselle, ça ne dégage pas la même émotion).
Par contre dans les Flammes, c'était de la performance pure. Du sensasionalisme mais pas d'émotion. Je crois que le pas de deux le veut aussi. Beaucoup plus que DQ.

Terpsichore dijo...

Oups, non ce n'était pas 2008. Ca devait ètre 2007.