martes, 15 de noviembre de 2011

Le Corella Ballet à Terrassa

Comme je l'avais annoncé précédement, le Corella Ballet s'est produit ce week-end au Centre Cuturel Unnim de Terrassa. Cette ville proche de Barcelone a le grand avantage de posséder un beau centre culturel où, pour un prix correct, on peut assister à une excellente saison de ballets (et d'autres formes d'arts) dans une salle qui s'y prête. On y voit depuis toutes les places sans être gêné par ses voisins de devant. Et qu'est-ce que ça fait du bien de voir toute la scène!

Le programme de ce week-end comprenait 4 pièces de styles différents:  Suite de Raymonda, For 4, Solea et DGV. Ce même programme avait été donné l'an dernier, j'avais livré mes impressions ICI et encore LA.
J'étais ravie d'aller revoir le spectacle et j'avais raison d'être ravie d'avance.

Une heure avant la représentation, la salle a rendez-vous avec Matthew Bledsoe et Angel Corella en personne pour nous présenter la compagnie.
Retour sur les débuts fulgurants d'Angel au concours de danse de Paris en 1994 d'où a suivi son engagement à l'American Ballet Theater.
Retour sur un triste constat: l'Espagne regorge de bons danseurs faisant carrière dans les compagnies les plus prestigieuses et pourtant il n'y avait aucune compagnie de Répertoire en Espagne. Je dis bien "avait" car aujourd'hui, le Corella Ballet est la seule compagnie de Répertoire en Espagne.
Pour ce faire, Angel Corella a créer sa Fondation, organisé des auditions anonymes et a enfin pu fonder sa compagnie.
Angel le répète: si la compagnie reste ouverte à différents styles, elle est avant tout une compagnie de Répertoire dont le but est de conserver et présenter les grands Ballets classiques. 
Pour l'anecdote, les auditions se sont faites de façon anonyme donc. Ni le nom ni la nationalité des candidat-e-s n'étaient divulgués au jury. Résultats: 60% des candidat-e-s retenu-e-s se sont avérés être des espagnol-e-s obligé-e-s de s'expatrier pour faire carrière. Comme quoi l'Espagne est riche d'une culture du Ballet et possède maintes écoles et conservatoires où sont dispensées des cours de qualité.

Credit photo Obra Social d' Unnim Caixa
Le rideau s'ouvre sur Suite de Raymonda, chorégraphie de Petipas et Gorsky.
Carmen Corella et Dayron Vera forment le couple Raymonda/Jean de Brienne. Carmen a indéniablement le style et l'allure du rôle. Dayron Vera excelle dans la variation. Il possède un beau physique de Prince et un charisme à toute épreuve.
Les amies étaient ce soir là les ravissantes Kazuko Omori, Ana Calderón, Cristina Casa et Maria José Sales. Toutes sont excellentes.
Le pas de 4 des garçons, dansé par Kirill Radev, Ion Agirretxe, Russel Ducker et Francisco Estévez manquait un peu de coordination par moment mais le talent est là.

Un entracte plus tard, la 2eme partie du programme débute avec For 4, petit chef d'oeuvre de Christopher Wheeldon sur La Jeune Fille et la Mort de Schubert. Plus je vois ce ballet et plus je l'aime et l'apprécie. Voilà une pièce virtuose, à "performers" même pourait-on dire mais qui garde une dimension artistique et émotionnelle immense. J'ai toujours des frissons lorsque, dans l'ombre, la silhouettes des danseurs commence à dessiner la chorégraphie. Musique et chorégraphie se fondent l'une dans l'autre. Un quatuor à cordes pour un quatuor de danse, les "Rois de la Danse" formé alors d'Ethan Stiefel, Johan Kobborg, Nokolai Tsiskaridze et Angel Corella.
La pièce met en valeur chaque danseur tant sur le plan technique qu'artistique.
Yevgen Uzlenko, Kirill Radev, Aaron Robinson et Jonatan Díaz me laissent sans voix tant leur interprétation est à couper le souffle. On tient là un quatuor de danseurs d'exception. Et mon coup de coeur pour Aaron se confirme encore une fois. Il a tout pour lui: la technique, le charisme, un physique de rêve et ce petit truc en plus qui fait qu'on ne voit que lui sur scène.
Le public ne s'y est pas trompé et a réservé une véritable ovation à ce quatuor virtuose.

Credit photo: Obra Social d'Unnim Caixa
Suivait Solea, petit bijou de Maria Pagès pour Angel et Carmen Corella sur une musique de Rúben Leganiegos. La complicité entre le frère et la soeur est à l'honneur dans ce pas de deux aux accents flamencos. La danse est belle, émouvante et virtuose. Angel nous régale encore et toujours de manèges et tours à la seconde parfaits.

La dernière partie  nous présentait DGV: Danse à Grande Vitesse de Christopher Wheeldon sur la musique spécialement composée par Michael Nyman pour le lancement de la ligne TGV Lille-Paris. Inspiration originale et bien menée. Les danseurs s'investissent à fond et font preuve d'une maitrise absolue. Les 4 couples qui se succèdent sont en parfaites osmose. Maria Jose Sales et Dayron Vera en 1er couple confirment une fois de plus qu'ils sont une valeur sûre de la compagnie avec leur ligne impeccable et leur technique sans faille. Natalia Tapia forme avec Aaron Robinson un 3eme couple unique. Encore une fois Aaron est tout simplement merveilleux (oui je suis fan, c'est officiel).   On remarque également la belle énergie du 2eme couple formé d'Ana Calderón et Russel Ducker et du 4eme couple dansé par Momoko Hirata et Yevgen Uzlenkov.
Le corps de ballet est impressionnant: ensemble, énergie, technique, il y a une dynamique qui happe le public.
Le tout est captivant, limite hypnotisant. Dommage que la pièce soit un peu trop longue à mon sens, elle finit par perdre en intensité. Et ce n'est pas la faute des danseurs. Tous et toutes sont excellents et se sont vraiment approprié cette oeuvre. On voit qu'un peaufinage a eu lieu depuis les représentations de la saison dernière.

Credit photo: Obra Social d'Unnim Caixa

La troupe nous a prouvé une fois de plus qu'il faut compter avec elle dans la cour des grandes compagnies. Tout ça grâce à la ténacité d'Angel Corella et ses collaborateurs et au talent ds danseurs et danseuses. le corps de ballet est solide et c'est primordial pour une compagnie de Répertoire digne de ce nom. Et on compte quelques diamands parmis les danseurs.

La compagnie se produira dès demain au Teatro Tivoli de Barcelone avec un programme de pas de deux (Gisèle, le Corsaire, ...) ainsi que Polyphonia de Wheeldon. Ce sera une première en Espagne.

Quant au Centre Culturel Unnim de Terassa, il accueillera le Ballet du Théâtre Bolshoï de Bielorussie le 27 novembre. A l'affiche: la Sylphide version Bournonville. Autrement dit une soirée à ne surtout pas rater.


1 comentario:

kreul dijo...

Je vous rejoins au fan club de Aaron !