domingo, 17 de junio de 2012

Gala de fin d'année du Centre de Dansa de Catalunya

Le mois de juin est là et avec lui fleurissent les spectacles de fin d'année. S'il y en a bien un que je ne voulais pas manquer c'est celui du Centre de Danse de Catalunya dirigé par Joan Boix et Roser Muñoz. Suite à une riche carrière professionnelle, ils se consacrent aujourd'hui à la transmission de leur savoir et leur expérience. Avec succès.
En effet, leur projet d'ouvrir leur propre centre de danse a abouti il y a 2 ans et cette année déjà il leur a fallu prévoir 2 spectacles pour donner à danser à tout le monde!

1er spectacle en fin d'après midi pour les petites classes dirigées par Raquel Pérez et le hip hop.
L'ambiance dans la salle est familiale. Et pour cause! Le rideau se lève sur une classe de bouts de chou de 4/5 ans s'appliquant à exécuter les excercices de Roser Muñoz. Les petites danseuses sont aidées par une élève du cycle de formation et sont visiblement heureuses de faire avec sérieux leur premiers pas sur scène. C'était donc plutôt amusant de voir ces petites si bien appliquées et de voir à coté les parents dans la salle faire moults "coucou" de la main (je doute que depuis la scène illuminée les petites aient pu reconnaître papa-maman dans le noir, mais bon...).
Pas de prouesse technique à cet âge et heureusement! Sensibilisation à la musique, au mouvement. On voit déjà que certaines sont plus musicales que d'autres. 

Le cours de base montre déjà plus de technique et de musicalité même si les pieds pourraient être un peu plus tendus.

Le cycle de formation I a également dansé sur un des concertos Brandebourgeois de Bach chorégraphié par Roser Muñoz. La chorégraphie est bien pensée, fluide et épurée et met bien en avant les qualités des élèves dont certaines se montrent déjà prometteuses.

Place ensuite au cours débutant avec Beethoven et les 7 notes où de petites ballerines symbolisant les notes blanches et noires en font voir de toutes les couleurs à notre Beethoven en herbe.

Le spectacle se terminait par un très joli ballet intitulé La casa de les Nines (la maison des poupées). Cinq élèves des classes de formation, Alexandra Urcia, Mariona Puente, Mariona García, Mariona Carrasco et Edith Vallès se retrouvent devant l'entrée d'une mystérieuse maison et s'y introduisent discrètement. Le thème rappellent Coppélia. Sauf qu'à l'intérieur ne sévit aucun Coppélius mais dansent toutes les petites des cours d'initiation et préparatoires.
Les 5 ballerines du cycle de formation sont très expressives et gracieuses comme il se doit pour ce type de ballet.
Alexandra Urcia est impressionnante dans sa variation. Belle technique, belle présence scénique, grâce. Tout y est.
Mariona Puente, Mariona Carrasco et Mariona Garcia sont resplendissantes et Edith Vallès nous emporte avec son sourire.

Une salve d'applaudissements bien méritée a conclu ce spectacle.

Quelques minutes plus tard, le temps de vider la salle, débutait le 2eme spectacle de la soirée, celui des classes de formation.

L'ambiance dans la salle est plus "sérieuse". Plus d'enfants courant dans les allées, plus de coucous de la main ou sonores mais un public qui n'en est pas moins chaleureux.

La 1ere pièce, Cello, sur une chorégraphie de Williams Castro et musique de Haydn met en scène 12 danseurs et danseuses. La gestuelle est contemporaine mais s'appuie sur les bases classiques. C'est visuellement très beau. On sent la cohésion du groupe et la synchronisation est quasi parfaite. La danse illumine la musique et inversément.

Il faut 20 ans pour construire un homme et 20 secondes de guerre pour le détruire. Voilà en résumé le thème de Jocs de Guerra (Jeux de Guerre) de Joan Boix. 8 danseurs nous content la tragédie des guerres. La chorégraphie met en valeur les interprètes et le niveau technique est bon. Très bon même. J'ai bien aimé le fait de créer un ballet uniquement pour les garçons. Bien que les choses évoluent peu à peu, la danse souffre encore trop souvent de stéréotypes idiots et les garçons à la danse font encore sourire trop de monde, sans parler du statut de "porteur" des garçons cantonnés au pas de deux. Cela me semble donc pas mal  de les mettre en avant de la sorte, même si le thème de la guerre est un peu cliché pour des garçons pour le coup. Surtout que la guerre ça touche aussi les filles, ça touche tous les milieux. Quoi qu'il en soit il en ressort une chorégraphie puissante qui nous permet d'apprécier ces jeunes danseurs. Encore une fois, j'ai retrouvé avec plaisir Oriol Figuerola, aujourd'hui vrai professionnel, et ses compagnons de classe Héctor Chicote, David Bellver, Eric Navarrete, Jordi Sala, Edwin Eduardo Sanchez et María Huguet, Yago Catalinas. Je découvrais certains d'eux pour la 1ere fois quant aux autres je n'ai pu que constater de réels progrès chez tous. J'ai hâte de les revoir danser.

Du rose, du rose, du rose, des tutus et encore du rose. Sans transition, nous voilà plongé dans le Jardin Animé extrait du ballet Le Corsaire par les filles des cours de formation.
Du vert camouflage pour les garçons et du rose pour les filles.
Il m'a fallut quelques secondes pour me réadapter. Peut-être que Cello aurait pu être entre Jocs de Guerra et El Jardin?
Heureusement, la belle prestance des filles sur scène arrive à nous mettre très vite dans le bain. Et d'ailleurs c'est une excellente idée que de monter ce passage pour des élèves en formation. Cela leur permet de se frotter au Répertoire, ce qui est indispensable arrivé à un certain niveau quand on souhaite devenir pro et le Jardin n'est finalement qu'une excuse pour présenter moults variations et permettre à bon nombre d'élève d'avoir une variation à se mettre sous la dent.
Si certaines sont encore un peu jeunes pour ces variations difficiles, d'autres s'en tirent déjà à merveille. Comme Julia Roca, très belle, très gracieuse et à la technique impeccable. Elle n'est d'ailleurs plus tout à fait élève puisqu'elle a participé entre autre au Lac des Cygnes d'Ángel Corella avec le Barcelona Ballet et se voit ouvrir de nombreuses portes professionnelles.
Ada Gonzales est elle aussi à l'aise dans sa variation et possède ce petit quelque chose en plus qui fait qu'on a envie de la regarder.
Julia Baró et Alexandra Urcia sont elles aussi remarquables. je n'ai pas reconnu toutes les solistes mais toutes ont fait montre d'une joie de danser communicative et d'un beau travail technique.
Le corps de ballet n'a pas démérité et n'a pas eu juste un rôle "décor". Toutes les filles mériteraient d'être citées.
Félicitations à toutes!

En 2eme partie du spectacle, les élèves ont présenté le ballet Les Quatre Saisons de Roser Muñoz et Joan Boix sur la célèbre partition de Vivaldi. Les diapositives servant de décor relataient les saisons mais aussi l'âge et les étapes de la vie. J'ai beaucoup aimé la chorégraphie techniquement coriace et qui en appelle aussi beaucoup à l'expressivité des interprètes. Tous et toutes ont été brillants. De véritables artistes! Chaque mouvement, chaque regard est pensé, interprété. Chacun et chacune raconte une histoire. C'est de la Danse, de la vraie danse et par conséquent de l'Art. Pas du sport comme je trouve qu'on en voit trop souvent dans certains concours et spectacles.
Les passages en groupe sont ensembles et tout en musicalité.
Le pas de deux du Printemps dansé par Ada González et Oriol Figuerola fût l'un des meilleurs moments de la soirée. Ada et Oriol ont été littéralement sublimes, leur danse fût magnifique.Ils sont beaux, tout simplement et on a envie qu'ils ne s'arrêtent jamais de danser.
Autre très beau passage, celui de l'Eté dansé entre autres par Julia Roca, toujours aussi remarquable, Edwin Eduardo Sanchéz et Hector Chicote. Là aussi c'était du très bon niveau. Ils ont réussi à me donner des frissons. C'est dire!

Au final un public debout et visiblement ravi. Merci à tous et toutes les élèves et aux professeur-e-s. Si seulement toutes les écoles privées pouvaient avoir ce niveau et cette honnêteté artistique!

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