domingo, 4 de noviembre de 2012

Sara Baras, la Pepa

Sara Baras était en tournée à Barcelone au mois de juillet avec son dernier spectacle, La Pepa. Bien sûr, je ne pouvais pas rater l'occasion d'aller la voir. C'était la première fois que je la voyais en live et c'est vrai qu'elle est impressionante de virtuosité.

Mais commençons par parler un peu du spectacle. Il a eu lieu à l'Auditori del Forum, vaste salle de spectacle où il vaut mieux être bien placé si on ne veut pas passer sa soirée scotché à sa paire de jumelles. Par contre on n'est pas gêné par les têtes des voisin-e-s devant et c'est un sacré avantage par rapport à plusieurs théâtres de la ville.

Petite question: où est le programme? je ne sais pas si c'est inhérent au flamenco mais chaque fois que je suis allée voir un spectacle de flamenco il n'y avait JAMAIS de programme. J'ai même du renoncer à faire une chronique sur ceux que j'ai vu car je ne savais pas qui dansait, qui chantait, qui jouait. C'est assez ennuyeux et même agaçant.
Dans le cas présent je savais que c'était le dernier spectacle de et avec Sara Baras mais j'ignore le noms des autres danseur-se-s, musiciens. C'est frustrant. D'autant plus qu'ils et elles sont tous et toutes excellent-e-s. (Si quelqu'un-e a des infos à ce sujet je suis prenneuse).

Mais qu'est-ce donc que La Pepa? Et bien c'est la Constitution espagnole datant de 1812. On fête donc son bicentenaire cette année. Je ne suis pas experte en Histoire espagnole (les experts qui me lisent s'il vous plaît n´hésitez pas à vous manifester). Je sais juste que le peuple espagnol a du lutter pour l'obtenir. 1812, c'était en pleine guerre d'Indépendance. La Pepa est supposée marquer la souveraineté du peuple et instaure le droit de vote partiel. Je dis partiel parce que seule une minorité de personnes pouvait voter, les femmes et les domestiques étant exclu-e-s de ce droit. Drôle de constater que, comme la Marianne française, la Pepa est représentée par une femme mais que cette femme devra attendre jusqu'en 1931 pour avoir elle aussi le droit de se rendre aux urnes (remarquez c'est toujours mieux qu'en France me direz-vous).

Bref, l'histoire de la Pepa ne m'a pas plus été révèlée par le spectacle, le coté narratif étant quasi inexistant. On comprend qu'il s'agit de gens du peuple qui luttent parfois même jsqu'à la mort pour leur droit et pour voir naître cette Constitution. Ca ne m'a pas dérangé outre mesure étant donné que l'on sent bien cette lutte et aussi cet espoir du peuple à travers la force de la chorégraphie et surtout parce que j'ai été littéralement captivée pendant 2 heures.
Oui, 2 heures et sans entracte. Normalement, au bout d'1 heure sans pause je me dis qu'une petite coupure serait la bienvenue. Là non parce que quand le rideau est tombé je me suis dit "Quoi? Déjà? mais c'est court!". J'étais persuadée que ça n'avait pas durer plus de 3/4 d'heure.
Tout ça grâce à la chorégraphie, donc et bien sûr aux interprètes. Ils et elles sont complètement "dedans". La salle était grande, la scène aussi et je ne suis pas restée collée à mes jumelles pour pouvoir regarder l'ensemble de la scène. J'ai pourtant senti toute l'intensité de l'interprétation des danseurs et danseuses. Pas besoin de pantomime, chaque pas, chaque "golpe" raconte quelque chose. la musique, toujours importante en danse (n'en déplaise à certains), l'est encore plus dans un spectacle flamenco. Ici, la musique fait corps avec la danse. Elle n'est pas un simple support mais une partie de la chorégraphie.
La fin du spectacle est une apothéose. Un hommage à la Pepa incarnée par Sara Baras dont la virtuosité est à couper le souffle.
J'aimerais revoir ce spectacle pour pouvoir l'analyser un peu plus en profondeur. Quoi qu'il en soit, le fait que je me soit laissée ainsi transporter est un signe très positif. Lorsque l'on voit le rideau se fermer avec stupeur parce qu'on n'a pas vu le temps passer, lorsqu'on est happé-e comme par magie par ce qui se passe sur scène et qu'on oubli tout le reste je crois qu'on peut dire que le spectacle a atteint son but.
Lors de cette saison 2011/2012 cela m'est arrivé 2 fois: la soirée du Lac de Corella au Liceu avec Ángel Corella et Momoko Hirata et pour la Pepa.
Je regrette de ne pas avoir pu y retourner pour le Festival de Peralada.

4 comentarios:

kreul dijo...

Beau commentaire... La compagnie sera, en cette fin d'année, au théâtre des Champs Elysées.
Beau souvenir de cette danseuse captivante au théâtre des Abbesses, pour un one woman show époustouflant.
Je m'interrogeais de savoir si j'invitais maman à ce spectacle... sachant que nous allons voir le Quijote à Bastille (avec la Zakha !!!!)... après lecture, je suis très enthousiasmé! Merci !

Terpsichore dijo...

Merci Kreul!
C'est un spectacle à voir, c'est sûr. Même mon compagnon, pourtant pas vraiment fan de flamenco a adoré et s'est laissé prendre. Il y avait une telle force, une telle énergie, une telle émotion!!! C'était grandiose.
J'attends votre avis quand vous l'aurez vu.

kreul dijo...

Bonne et heureuse année 2013 ! Et ravi d'avoir vu "La Pepa" ... Merci pour vos conseils !!!!

Terpsichore dijo...

Merci Kreul! Meilleurs voeux!