Dans la rubrique livres/lecture à noter la sortie du Tome 7 de Studio Danse d Crip et Beka aux Editions Bamboo.
Je n'ai pas encore pu me le procurer mais ça ne saurait tarder. Si vous ne connaissez toujours pas cette BD vous pouvez lire ce que j'en pense ICI.
Dans la rubrique Concours,
la liste des candidats et candidates sélectionné-e-s pour le Prix de
Lausanne 2012 est à découvrir sur le site du Prix.
Dans la rubrique C'est déjà Noël, le Casse-Noisette est arrivé! Enfin il est en route et il sera à l'affiche du Gran Teatre del Liceu du 22 au 25 novembre avec le Ballet du Théâtre National de Prague.
Pour ma part j'irai plutôt voir la version du CDC au Teatre Joventut de l'Hospitalet de Llobregat. J'avoue avoir hâte de retrouver tous ces jeunes danseurs dans ce classique des classiques. Et puis avec la politique tarifaire du Liceu faisant que je devrai débourser la "modeste somme " de 125€50 pour place de 1ere catégorie et que pour 39€50 je peux avoir une place avec 50% de visibilité envirron je me sens un peu comme un pigeon, une vache à lait, un porte-feuile sur pattes (rayer la mention inutile).
Dans la rubrique Spectacle à voir, le Barcelona Ballet se produira au Teatre Auditori de Sant Cugat les 24 et 25 novembre prochain.
Au programme Suite de La Bayadère (extrait de La Bayadère version de Makarova), Facing the Light de Kirill Radev et Pálpito de Rojas et Rodriguez, création dont la Première a eu lieu lors de la tournée américaine de la compagnie en avril dernier.
Et pour finir, last but not least, dans la rubrique excellente nouvelle à suivre, Miguel Ángel Recio et José carlos Martinez vont présenter leur nouveau projet: la CND clásica. Et oui! Après des années sans classique, la Compañia Nacional de Danza se diversifie pour renouer avec le classique. Inutile de préciser que cette nouvelle vient comme une bouffée d'oxygène. La présentation aura lieu demain et je suivrai bien entendu l'évolution de ce fabuleux projet.

martes, 6 de noviembre de 2012
El Ballet y la franquicia
Je comprends mieux pourquoi l'Espagne est aujourd'hui le SEUL pays européen à ne pas avoir de compagnie de Répertoire sur son territoire. Et je parle bien de Répertoire! Je n'ignore pas qu'il y ait de nombreuses compagnies mais elles ne proposent pas la même chose.
J'ai cru à la possibilité d'installation du Barcelona Ballet (ex Corella Ballet) de façon sûre et stable à Barcelone mais force est de constater que la possession d'une compagnie de Répertoire dans la capitale catalane ne fait plaît pas à tout le monde.
Ainsi, c'est une petite phrase qui peut sembler anodine aux premiers abords qui a suscitée mon exaspération.
Cette phrase je l'ai lue dans la cronique d'une exposition sur la danse catalane dans Lavanguardia. La voici: "Un arbre généalogique de la danse catalane depuis 1847 a été édité avec plus de 200 noms parmi lesquels n'apparaît pas celui d'Ángel Corella ni du Ballet de Barcelone (Barcelona Ballet). Il est naissant et il ne s'agit pas de créations propres mais plutôt d'une franchise de l'ABT."
("Además, se ha editado un árbol genealógico de la danza catalana desde 1847, con más de doscientos nombres, entre los que no aparece el de Ángel Corella y el Ballet de Barcelona (será el Barcelona Ballet). "Es incipiente y no se trata de creación propia, más bien de una franquicia del American Ballet".)
Si la danse n'était pas la 5eme, que dis-je! la 10eme roue du carrosse, si les compagnies existantes étaient aidées comme il se doit, s'il y avait déjà 2 ou 3 compagnies de Répertoire en Espagne, si ce n'était pas la crise et si nous n'étions pas obligé de rappeler que la Culture n'est pas un luxe mais qu'elle est nécessaire, utile à l'Humanité entière cette phrase m'aurait fait éclatée de rire tant elle est grotesque.
Malheureusement, avec des "si" on mettrait Barcelone en bouteille d'où cette réaction et ces questionnements:
Qu'est-ce qu'une franchise dans le monde du Ballet? Est-ce que l'auteur de ces paroles veut dire que seules les compagnies de création méritent notre attention?
Qu'en est-il du Répertoire alors? Gisèle par exemple, ce très grand ballet crée en 1841 a l'Opéra de Paris et entré depuis lors au Répertoire d'un grand nombre de compagnie dont celle du Mariinsky, du Bolshoï, de la Scala. Est-ce à dire que le Mariinsky n'est qu'une franchise de l'Opéra de Paris?
Autre exemple plus récent: les ballets de Balanchine. Est-ce que l'Opéra de Paris, le Ballet Royal du Danemark, le Mariinsky, etc toutes les compagnies qui dansent Balanchine sont justes des franchises du NYCB (même si le Balanchine Trust veille très justement au grain)?
Pour finir, si on suit cette logique, qu'est-ce qu l'ABT si ce n'est une franchise de l'Ecole et des ballets russes avec toutes ses oeuvres de Makarova, Baryshnikov, etc, tous "purs produits" russes par excellence?
Ces paroles me semblent méprisantes non seulement pour le Barcelona Ballet mais aussi pour toutes les compagnies de Répertoire. Doit-on dire à Pierre Lacotte que son travail de reconstruction de ballets est vain? Les compagnies (Opéra de Paris, Mariinsky) faisant appel a lui pour remonter des ballets perdus sont-elles donc complètement "out", franchisées et indignes d'intérêt?
Ca me fait mal de lire ces mots. Ca me fait me fait mal et ça m'offense en tant que balletomane et en tant qu'ancienne élève de ballet. J'ai passé des heures accrochée à la barre et sur le bout de mes pointes durant de longues années, jusqu'à 10 heures par jours lors de stages pendant toutes mes vacances a essayer d'acquérir les bases nécessaires pour aborder le Répertoire. J'ai travaillé plusieurs variations du Répertoire ainsi que des extraits d'oeuvres de Forsythe et Duato. Je connais le degré de difficulté de ces pièces et mon éducation artistique m'a fait comprendre l'importance de la création afin que la Danse reste vivante siècle après siècle. Mais je comprends aussi l'importance de conserver le Répertoire qui est le Patrimoine de la Danse et sa base. Sans base, rien n'est possible!
Pour en revenir au Barcelona Ballet, à mes yeux, celui-ci fait un fantastique travail de création: DGV est une création de Wheeldon, Facing the Light est une création de Kirill Radev, danseur de la compagnie, Le Lac présenté en février dernier au Gran Teatre del Liceu est une adaptation d'Ángel Corella basée sur l'oeuvre originale. Il y a un bon équilibre entre Création et Répertoire dans cette compagnie avec Paquita, Raymonda et La Bayadère de Markarova (également au Répertoire du Royal Ballet de Londres). Comment peut-on ignorer ceci?
D'autre part, Le Lac, La Belle, Gisèle, etc étaient des créations en leur temps. Heureusement que de nombreuses compagnies continuent de les danser sinon nous serions culturellement bien pauvres.
Pour finir, pourquoi mentionner le Barcelona Ballet au sujet d'une exposition qui ne le mentionne pas? Et pourquoi en parler de façon si négative, surtout dans cette période de crise où on essaie de nous faire passer la Culture pour un luxe? Quel est l'intérêt quand on sait qu'il n'y a aucune compagnie de Répertoire à Barcelone? Et surtout quand on sait que toutes les grandes (et moins grandes) villes européennes en possèdent au moins une (Londres, Paris, Munich, Berlin, Zürich, Vilnius, Copenhague, Helsinki, Milan, Stockholm, Dresde, Lisbonne, Oslo, Budapest, Amsterdam, Birmingham, Toulouse, Prague, Bordeaux, Vienne, Stuttgart, Anvers,... ? )
A croire que les mots "danse classique" et "Répertoire" font peur. A croire que le talent de Corella et de sa jeune compagnie fait peur. Mais pourquoi et surtout à qui?
J'ai cru à la possibilité d'installation du Barcelona Ballet (ex Corella Ballet) de façon sûre et stable à Barcelone mais force est de constater que la possession d'une compagnie de Répertoire dans la capitale catalane ne fait plaît pas à tout le monde.
Ainsi, c'est une petite phrase qui peut sembler anodine aux premiers abords qui a suscitée mon exaspération.
Cette phrase je l'ai lue dans la cronique d'une exposition sur la danse catalane dans Lavanguardia. La voici: "Un arbre généalogique de la danse catalane depuis 1847 a été édité avec plus de 200 noms parmi lesquels n'apparaît pas celui d'Ángel Corella ni du Ballet de Barcelone (Barcelona Ballet). Il est naissant et il ne s'agit pas de créations propres mais plutôt d'une franchise de l'ABT."
("Además, se ha editado un árbol genealógico de la danza catalana desde 1847, con más de doscientos nombres, entre los que no aparece el de Ángel Corella y el Ballet de Barcelona (será el Barcelona Ballet). "Es incipiente y no se trata de creación propia, más bien de una franquicia del American Ballet".)
Si la danse n'était pas la 5eme, que dis-je! la 10eme roue du carrosse, si les compagnies existantes étaient aidées comme il se doit, s'il y avait déjà 2 ou 3 compagnies de Répertoire en Espagne, si ce n'était pas la crise et si nous n'étions pas obligé de rappeler que la Culture n'est pas un luxe mais qu'elle est nécessaire, utile à l'Humanité entière cette phrase m'aurait fait éclatée de rire tant elle est grotesque.
Malheureusement, avec des "si" on mettrait Barcelone en bouteille d'où cette réaction et ces questionnements:
Qu'est-ce qu'une franchise dans le monde du Ballet? Est-ce que l'auteur de ces paroles veut dire que seules les compagnies de création méritent notre attention?
Qu'en est-il du Répertoire alors? Gisèle par exemple, ce très grand ballet crée en 1841 a l'Opéra de Paris et entré depuis lors au Répertoire d'un grand nombre de compagnie dont celle du Mariinsky, du Bolshoï, de la Scala. Est-ce à dire que le Mariinsky n'est qu'une franchise de l'Opéra de Paris?
Autre exemple plus récent: les ballets de Balanchine. Est-ce que l'Opéra de Paris, le Ballet Royal du Danemark, le Mariinsky, etc toutes les compagnies qui dansent Balanchine sont justes des franchises du NYCB (même si le Balanchine Trust veille très justement au grain)?
Pour finir, si on suit cette logique, qu'est-ce qu l'ABT si ce n'est une franchise de l'Ecole et des ballets russes avec toutes ses oeuvres de Makarova, Baryshnikov, etc, tous "purs produits" russes par excellence?
Ces paroles me semblent méprisantes non seulement pour le Barcelona Ballet mais aussi pour toutes les compagnies de Répertoire. Doit-on dire à Pierre Lacotte que son travail de reconstruction de ballets est vain? Les compagnies (Opéra de Paris, Mariinsky) faisant appel a lui pour remonter des ballets perdus sont-elles donc complètement "out", franchisées et indignes d'intérêt?
Ca me fait mal de lire ces mots. Ca me fait me fait mal et ça m'offense en tant que balletomane et en tant qu'ancienne élève de ballet. J'ai passé des heures accrochée à la barre et sur le bout de mes pointes durant de longues années, jusqu'à 10 heures par jours lors de stages pendant toutes mes vacances a essayer d'acquérir les bases nécessaires pour aborder le Répertoire. J'ai travaillé plusieurs variations du Répertoire ainsi que des extraits d'oeuvres de Forsythe et Duato. Je connais le degré de difficulté de ces pièces et mon éducation artistique m'a fait comprendre l'importance de la création afin que la Danse reste vivante siècle après siècle. Mais je comprends aussi l'importance de conserver le Répertoire qui est le Patrimoine de la Danse et sa base. Sans base, rien n'est possible!
Pour en revenir au Barcelona Ballet, à mes yeux, celui-ci fait un fantastique travail de création: DGV est une création de Wheeldon, Facing the Light est une création de Kirill Radev, danseur de la compagnie, Le Lac présenté en février dernier au Gran Teatre del Liceu est une adaptation d'Ángel Corella basée sur l'oeuvre originale. Il y a un bon équilibre entre Création et Répertoire dans cette compagnie avec Paquita, Raymonda et La Bayadère de Markarova (également au Répertoire du Royal Ballet de Londres). Comment peut-on ignorer ceci?
D'autre part, Le Lac, La Belle, Gisèle, etc étaient des créations en leur temps. Heureusement que de nombreuses compagnies continuent de les danser sinon nous serions culturellement bien pauvres.
Pour finir, pourquoi mentionner le Barcelona Ballet au sujet d'une exposition qui ne le mentionne pas? Et pourquoi en parler de façon si négative, surtout dans cette période de crise où on essaie de nous faire passer la Culture pour un luxe? Quel est l'intérêt quand on sait qu'il n'y a aucune compagnie de Répertoire à Barcelone? Et surtout quand on sait que toutes les grandes (et moins grandes) villes européennes en possèdent au moins une (Londres, Paris, Munich, Berlin, Zürich, Vilnius, Copenhague, Helsinki, Milan, Stockholm, Dresde, Lisbonne, Oslo, Budapest, Amsterdam, Birmingham, Toulouse, Prague, Bordeaux, Vienne, Stuttgart, Anvers,... ? )
A croire que les mots "danse classique" et "Répertoire" font peur. A croire que le talent de Corella et de sa jeune compagnie fait peur. Mais pourquoi et surtout à qui?
domingo, 4 de noviembre de 2012
Vous avez dit classique et Répertoire?
Il ne fait pas bon se revendiquer du ballet classique en Espagne et en Catalogne (et malheureusement ailleurs aussi).
Je ne vais pas revenir sur les difficultés que rencontre le domaine culturel en général et la danse en particulier et surtout la danse classique. Je pense que tout le monde aura compris qu'il faut une sacrée dose de courage, d'énergie, de travail et de ténacité pour faire vivre une compagnie de ballet classique.
Cela fait de nombreuses années que la danse classique est délaissée en Espagne. C'est une décision politique. Tout le monde le sait.
Et pourtant, le public est là. Les danseurs sont là. L'Espagne compte de nombreuses bonnes voire très bonnes écoles de Ballet. Le public afflue et les représentations de ballet classique se jouent souvent à guichet fermé. Alors pourquoi?
J'entends déjà certaines personnes dire que dans le contexte économique actuel, la danse ce n'est pas le plus important, que c'est futile. Moi dans "futile", je vois surtout "utile".
Et puis pourquoi ne pas fermer les musées et les cinémas? A quoi ça sert d'aller voir un film au ciné si on va par là?
J'en entends d'autres dire qu'il y a déjà des compagnies de danse. Et alors là franchement je reste pantoise.Nous avons en effet des compagnies contemporaines, des compagnies de création. Rien à voir avec une compagnie de Répertoire. Ces compagnies ne se font pas concurrence mais se complètent.
Est-ce que l'on aurait le culot de dire qu'il faut fermer le musée des Beaux-Arts parce qu'il y a déjà un musée un musée d'Histoire Naturelle et que ça fait doublon car 2 musées dans la même ville?
Je caricature à peine. C'est désolant. C'est injuste pour le public, nombreux. C'est injuste pour les danseurs parce que ces compagnies leur donnent du travail. Et pas qu'aux danseurs d'ailleurs! Une compagnie de danse c'est des danseurs, des couturiers, des décorateurs, des constructeurs de décors, des professeurs...c'est un travail pour tous ces gens. Et quand je vois des spectateurs venant tout droit des Etats-Unis pour voir le Barcelona Ballet de Corella à Barcelone, je me dis que ça fait aussi du boulot pour les hôtels et les restaurants de la ville. Le tourisme culturel me paraît économiquement positif pour Barcelone. Non? Puisque le seul fait de pouvoir revendiquer un éclectisme culturel ne semble pas suffisant.
Je ne vais pas revenir sur les difficultés que rencontre le domaine culturel en général et la danse en particulier et surtout la danse classique. Je pense que tout le monde aura compris qu'il faut une sacrée dose de courage, d'énergie, de travail et de ténacité pour faire vivre une compagnie de ballet classique.
Cela fait de nombreuses années que la danse classique est délaissée en Espagne. C'est une décision politique. Tout le monde le sait.
Et pourtant, le public est là. Les danseurs sont là. L'Espagne compte de nombreuses bonnes voire très bonnes écoles de Ballet. Le public afflue et les représentations de ballet classique se jouent souvent à guichet fermé. Alors pourquoi?
J'entends déjà certaines personnes dire que dans le contexte économique actuel, la danse ce n'est pas le plus important, que c'est futile. Moi dans "futile", je vois surtout "utile".
Et puis pourquoi ne pas fermer les musées et les cinémas? A quoi ça sert d'aller voir un film au ciné si on va par là?
J'en entends d'autres dire qu'il y a déjà des compagnies de danse. Et alors là franchement je reste pantoise.Nous avons en effet des compagnies contemporaines, des compagnies de création. Rien à voir avec une compagnie de Répertoire. Ces compagnies ne se font pas concurrence mais se complètent.
Est-ce que l'on aurait le culot de dire qu'il faut fermer le musée des Beaux-Arts parce qu'il y a déjà un musée un musée d'Histoire Naturelle et que ça fait doublon car 2 musées dans la même ville?
Je caricature à peine. C'est désolant. C'est injuste pour le public, nombreux. C'est injuste pour les danseurs parce que ces compagnies leur donnent du travail. Et pas qu'aux danseurs d'ailleurs! Une compagnie de danse c'est des danseurs, des couturiers, des décorateurs, des constructeurs de décors, des professeurs...c'est un travail pour tous ces gens. Et quand je vois des spectateurs venant tout droit des Etats-Unis pour voir le Barcelona Ballet de Corella à Barcelone, je me dis que ça fait aussi du boulot pour les hôtels et les restaurants de la ville. Le tourisme culturel me paraît économiquement positif pour Barcelone. Non? Puisque le seul fait de pouvoir revendiquer un éclectisme culturel ne semble pas suffisant.
Sara Baras, la Pepa
Sara Baras était en tournée à Barcelone au mois de juillet avec son dernier spectacle, La Pepa. Bien sûr, je ne pouvais pas rater l'occasion d'aller la voir. C'était la première fois que je la voyais en live et c'est vrai qu'elle est impressionante de virtuosité.
Mais commençons par parler un peu du spectacle. Il a eu lieu à l'Auditori del Forum, vaste salle de spectacle où il vaut mieux être bien placé si on ne veut pas passer sa soirée scotché à sa paire de jumelles. Par contre on n'est pas gêné par les têtes des voisin-e-s devant et c'est un sacré avantage par rapport à plusieurs théâtres de la ville.
Petite question: où est le programme? je ne sais pas si c'est inhérent au flamenco mais chaque fois que je suis allée voir un spectacle de flamenco il n'y avait JAMAIS de programme. J'ai même du renoncer à faire une chronique sur ceux que j'ai vu car je ne savais pas qui dansait, qui chantait, qui jouait. C'est assez ennuyeux et même agaçant.
Dans le cas présent je savais que c'était le dernier spectacle de et avec Sara Baras mais j'ignore le noms des autres danseur-se-s, musiciens. C'est frustrant. D'autant plus qu'ils et elles sont tous et toutes excellent-e-s. (Si quelqu'un-e a des infos à ce sujet je suis prenneuse).
Mais qu'est-ce donc que La Pepa? Et bien c'est la Constitution espagnole datant de 1812. On fête donc son bicentenaire cette année. Je ne suis pas experte en Histoire espagnole (les experts qui me lisent s'il vous plaît n´hésitez pas à vous manifester). Je sais juste que le peuple espagnol a du lutter pour l'obtenir. 1812, c'était en pleine guerre d'Indépendance. La Pepa est supposée marquer la souveraineté du peuple et instaure le droit de vote partiel. Je dis partiel parce que seule une minorité de personnes pouvait voter, les femmes et les domestiques étant exclu-e-s de ce droit. Drôle de constater que, comme la Marianne française, la Pepa est représentée par une femme mais que cette femme devra attendre jusqu'en 1931 pour avoir elle aussi le droit de se rendre aux urnes (remarquez c'est toujours mieux qu'en France me direz-vous).
Bref, l'histoire de la Pepa ne m'a pas plus été révèlée par le spectacle, le coté narratif étant quasi inexistant. On comprend qu'il s'agit de gens du peuple qui luttent parfois même jsqu'à la mort pour leur droit et pour voir naître cette Constitution. Ca ne m'a pas dérangé outre mesure étant donné que l'on sent bien cette lutte et aussi cet espoir du peuple à travers la force de la chorégraphie et surtout parce que j'ai été littéralement captivée pendant 2 heures.
Oui, 2 heures et sans entracte. Normalement, au bout d'1 heure sans pause je me dis qu'une petite coupure serait la bienvenue. Là non parce que quand le rideau est tombé je me suis dit "Quoi? Déjà? mais c'est court!". J'étais persuadée que ça n'avait pas durer plus de 3/4 d'heure.
Tout ça grâce à la chorégraphie, donc et bien sûr aux interprètes. Ils et elles sont complètement "dedans". La salle était grande, la scène aussi et je ne suis pas restée collée à mes jumelles pour pouvoir regarder l'ensemble de la scène. J'ai pourtant senti toute l'intensité de l'interprétation des danseurs et danseuses. Pas besoin de pantomime, chaque pas, chaque "golpe" raconte quelque chose. la musique, toujours importante en danse (n'en déplaise à certains), l'est encore plus dans un spectacle flamenco. Ici, la musique fait corps avec la danse. Elle n'est pas un simple support mais une partie de la chorégraphie.
La fin du spectacle est une apothéose. Un hommage à la Pepa incarnée par Sara Baras dont la virtuosité est à couper le souffle.
J'aimerais revoir ce spectacle pour pouvoir l'analyser un peu plus en profondeur. Quoi qu'il en soit, le fait que je me soit laissée ainsi transporter est un signe très positif. Lorsque l'on voit le rideau se fermer avec stupeur parce qu'on n'a pas vu le temps passer, lorsqu'on est happé-e comme par magie par ce qui se passe sur scène et qu'on oubli tout le reste je crois qu'on peut dire que le spectacle a atteint son but.
Lors de cette saison 2011/2012 cela m'est arrivé 2 fois: la soirée du Lac de Corella au Liceu avec Ángel Corella et Momoko Hirata et pour la Pepa.
Je regrette de ne pas avoir pu y retourner pour le Festival de Peralada.
Mais commençons par parler un peu du spectacle. Il a eu lieu à l'Auditori del Forum, vaste salle de spectacle où il vaut mieux être bien placé si on ne veut pas passer sa soirée scotché à sa paire de jumelles. Par contre on n'est pas gêné par les têtes des voisin-e-s devant et c'est un sacré avantage par rapport à plusieurs théâtres de la ville.
Petite question: où est le programme? je ne sais pas si c'est inhérent au flamenco mais chaque fois que je suis allée voir un spectacle de flamenco il n'y avait JAMAIS de programme. J'ai même du renoncer à faire une chronique sur ceux que j'ai vu car je ne savais pas qui dansait, qui chantait, qui jouait. C'est assez ennuyeux et même agaçant.
Dans le cas présent je savais que c'était le dernier spectacle de et avec Sara Baras mais j'ignore le noms des autres danseur-se-s, musiciens. C'est frustrant. D'autant plus qu'ils et elles sont tous et toutes excellent-e-s. (Si quelqu'un-e a des infos à ce sujet je suis prenneuse).
Mais qu'est-ce donc que La Pepa? Et bien c'est la Constitution espagnole datant de 1812. On fête donc son bicentenaire cette année. Je ne suis pas experte en Histoire espagnole (les experts qui me lisent s'il vous plaît n´hésitez pas à vous manifester). Je sais juste que le peuple espagnol a du lutter pour l'obtenir. 1812, c'était en pleine guerre d'Indépendance. La Pepa est supposée marquer la souveraineté du peuple et instaure le droit de vote partiel. Je dis partiel parce que seule une minorité de personnes pouvait voter, les femmes et les domestiques étant exclu-e-s de ce droit. Drôle de constater que, comme la Marianne française, la Pepa est représentée par une femme mais que cette femme devra attendre jusqu'en 1931 pour avoir elle aussi le droit de se rendre aux urnes (remarquez c'est toujours mieux qu'en France me direz-vous).
Bref, l'histoire de la Pepa ne m'a pas plus été révèlée par le spectacle, le coté narratif étant quasi inexistant. On comprend qu'il s'agit de gens du peuple qui luttent parfois même jsqu'à la mort pour leur droit et pour voir naître cette Constitution. Ca ne m'a pas dérangé outre mesure étant donné que l'on sent bien cette lutte et aussi cet espoir du peuple à travers la force de la chorégraphie et surtout parce que j'ai été littéralement captivée pendant 2 heures.
Oui, 2 heures et sans entracte. Normalement, au bout d'1 heure sans pause je me dis qu'une petite coupure serait la bienvenue. Là non parce que quand le rideau est tombé je me suis dit "Quoi? Déjà? mais c'est court!". J'étais persuadée que ça n'avait pas durer plus de 3/4 d'heure.
Tout ça grâce à la chorégraphie, donc et bien sûr aux interprètes. Ils et elles sont complètement "dedans". La salle était grande, la scène aussi et je ne suis pas restée collée à mes jumelles pour pouvoir regarder l'ensemble de la scène. J'ai pourtant senti toute l'intensité de l'interprétation des danseurs et danseuses. Pas besoin de pantomime, chaque pas, chaque "golpe" raconte quelque chose. la musique, toujours importante en danse (n'en déplaise à certains), l'est encore plus dans un spectacle flamenco. Ici, la musique fait corps avec la danse. Elle n'est pas un simple support mais une partie de la chorégraphie.
La fin du spectacle est une apothéose. Un hommage à la Pepa incarnée par Sara Baras dont la virtuosité est à couper le souffle.
J'aimerais revoir ce spectacle pour pouvoir l'analyser un peu plus en profondeur. Quoi qu'il en soit, le fait que je me soit laissée ainsi transporter est un signe très positif. Lorsque l'on voit le rideau se fermer avec stupeur parce qu'on n'a pas vu le temps passer, lorsqu'on est happé-e comme par magie par ce qui se passe sur scène et qu'on oubli tout le reste je crois qu'on peut dire que le spectacle a atteint son but.
Lors de cette saison 2011/2012 cela m'est arrivé 2 fois: la soirée du Lac de Corella au Liceu avec Ángel Corella et Momoko Hirata et pour la Pepa.
Je regrette de ne pas avoir pu y retourner pour le Festival de Peralada.
domingo, 14 de octubre de 2012
La saison 2012/2013 de Terpsichore
Me revoilà enfin parmi vous après de longues semaines d'absence. Il y a eu les vacances bien sûr mais aussi un déménagement assez chronophage et mille et unes petites choses à régler.
Depuis tout ce temps j'ai tout de même eu le temps de commencer certains billets et vous allez avoir bientôt le compte-rendu du spectacle La Pepa de Sara Baras, de la Alvin Ailey American Dance Theater ainsi que des billets gastronomiques sur plusieurs restaurants barcelonais testés à plusieurs reprises et aprouvés.
Et, oui, cette année, Terpsichore compte bien continuer à parler danse mais est aussi décidée à faire part de ses découvertes culinaires et gustatives. La danse et la gastronomie faisant très bon ménage.
A très bientôt!
Depuis tout ce temps j'ai tout de même eu le temps de commencer certains billets et vous allez avoir bientôt le compte-rendu du spectacle La Pepa de Sara Baras, de la Alvin Ailey American Dance Theater ainsi que des billets gastronomiques sur plusieurs restaurants barcelonais testés à plusieurs reprises et aprouvés.
Et, oui, cette année, Terpsichore compte bien continuer à parler danse mais est aussi décidée à faire part de ses découvertes culinaires et gustatives. La danse et la gastronomie faisant très bon ménage.
A très bientôt!
jueves, 12 de julio de 2012
"Odisea" d'Itaka
Itaka, ou Ithaque en français, n'est pas seulement une île grecque où regna Ulysse. A Barcelone, c'est une école de danse dirigée par Neus Expósito (lauréate de nombreux concours de danse et ex danseuse du Corella Ballet) qui a présenté son tout 1er spectacle en cette fin d'année scolaire: l'Odyssée. Un thème bien à propos quand on porte le nom d'Itaka.
J'y ai assisté un peu par hasard, je ne savais pas trop à quoi m'attendre et je dois dire que j'ai été très agréablement surprise.
Pas de cours de formation professionnelle, pas d'horaires aménagés: c'est une école amateur comme on les appelle. "Amateur" vient de "aimer", un "amateur", une "amatrice" est celui ou celle qui "aime". Faut-il le rappeler?
Il est en tout cas très clair que les professeurs et les élèves aiment réellement la Danse et lui font honneur.
Le déroulement du spectacle déjà est très bien fait. Le spectacle commence à l'heure et les passages des élèves s'enchaînent sans être coupés par un présentateur façon kermesse paroissiale comme on en voit encore trop souvent. En revanche, afin de nous guider à travers ce voyage et certainement aussi pour laisser quelques instants aux élèves entre les danses,une voix off bien audible nous remémore les aventures d'Ulysse. La transition entre les danses est donc bien amenée et on sent dans le choix des chorégraphies une volonté évidente de coller au plus près au thème.
Mais le but ultime d'une école de danse c'est quand même d'apprendre à danser aux élèves et surtout de leur apprendre bien. Que ce soit à visée professionnelle ou non. Ce n'est pas parce qu'on ne se destine pas à une carrière professionnelle qu'on n'a pas droit à un enseignement de qualité. Je sais d'expérience que de nombreuses écoles apprennent n'importe quoi aux élèves et leur font faire des chorégraphies beaucoup trop difficiles, aucun niveau technique ni artistique.
Pas de ça ici. Les chorégraphies sont adaptées au niveau des élèves, c'est en musique et c'est bien placé. Merci les professeur-e-s et surtout Neus Expósito pour les efforts de placement des élèves en classique! C'est primordial! Les élèves montrent un travail soigné, certaines ont de réelles disposition pour la danse et on voit qu'elles sont bien dirigées.
J'ai beaucoup apprécié le travail des toutes petites en classique, bien appliquées. Deux petites danseuses ont dansé toutes seules et franchement, chapeau.
Toutes les classes, tous les élèves contribuent à nous faire voyager au travers de cette Odyssée.
Nous voici donc propulsés au beau milieu de la guerre de Troie avec les classes de hip hop dirigées par Ianko Stefanov. Belle énergie des élèves!
Puis nous partons au Palais d'Ithaque où Pénélope (Neus Expósito) attend, anxieuse et résignée le retour d'Ulysse. Autour d'elle, les gens du palais s'affairent, ses amies tentent de la distraire. En vain. Les scènes et les épisodes s'enchainent.
A noter la Tempête interprétée par le cours de flamenco d'Angel Espartero, Circe par le cours de jazz sur une belle chorégraphie très technique de Carla Diego ainsi que Hades et Tiresias, duo contemporain sur une chorégraphie sublime de Neus Exposito et admirablement dansée par Alicia Navas et Mireia Álvarez.
En classique, le ballet des sirènes était vraiment très beau et très bien fait malgré des costumes un peu surprenant pour des sirènes (vêtues de noir avec de grands voiles comme des ailes, j'aurai cru qu'il s'agissait d'oiseaux si je n'avais pas su qu'on était dans l'Odyssée et qu'on était arrivé à l'épisode des sirènes).
Et aussi la variation de Diane tirée du pas de deux de Diane et Actéon du ballet Esmeralda et dansée avec une belle assurance par Mireia Álvarez. Nous avons aussi eu droit à une jolie variation d'Athéna, dansée par une jeune ballerine.
Le voyage se termine par une explosion de danse par les cours hip hop avant d'assister aux retrouvailles de Pénélope et d'Ulysse, respectivement Neus Expósito et Ianko Stefanov dans un pas de deux émouvant.
Voici donc un premier spectacle réussi et qui laisse augurer le meilleur pour la suite.
J'y ai assisté un peu par hasard, je ne savais pas trop à quoi m'attendre et je dois dire que j'ai été très agréablement surprise.
Pas de cours de formation professionnelle, pas d'horaires aménagés: c'est une école amateur comme on les appelle. "Amateur" vient de "aimer", un "amateur", une "amatrice" est celui ou celle qui "aime". Faut-il le rappeler?
Il est en tout cas très clair que les professeurs et les élèves aiment réellement la Danse et lui font honneur.
Le déroulement du spectacle déjà est très bien fait. Le spectacle commence à l'heure et les passages des élèves s'enchaînent sans être coupés par un présentateur façon kermesse paroissiale comme on en voit encore trop souvent. En revanche, afin de nous guider à travers ce voyage et certainement aussi pour laisser quelques instants aux élèves entre les danses,une voix off bien audible nous remémore les aventures d'Ulysse. La transition entre les danses est donc bien amenée et on sent dans le choix des chorégraphies une volonté évidente de coller au plus près au thème.
Mais le but ultime d'une école de danse c'est quand même d'apprendre à danser aux élèves et surtout de leur apprendre bien. Que ce soit à visée professionnelle ou non. Ce n'est pas parce qu'on ne se destine pas à une carrière professionnelle qu'on n'a pas droit à un enseignement de qualité. Je sais d'expérience que de nombreuses écoles apprennent n'importe quoi aux élèves et leur font faire des chorégraphies beaucoup trop difficiles, aucun niveau technique ni artistique.
Pas de ça ici. Les chorégraphies sont adaptées au niveau des élèves, c'est en musique et c'est bien placé. Merci les professeur-e-s et surtout Neus Expósito pour les efforts de placement des élèves en classique! C'est primordial! Les élèves montrent un travail soigné, certaines ont de réelles disposition pour la danse et on voit qu'elles sont bien dirigées.
J'ai beaucoup apprécié le travail des toutes petites en classique, bien appliquées. Deux petites danseuses ont dansé toutes seules et franchement, chapeau.
Toutes les classes, tous les élèves contribuent à nous faire voyager au travers de cette Odyssée.
Nous voici donc propulsés au beau milieu de la guerre de Troie avec les classes de hip hop dirigées par Ianko Stefanov. Belle énergie des élèves!
Puis nous partons au Palais d'Ithaque où Pénélope (Neus Expósito) attend, anxieuse et résignée le retour d'Ulysse. Autour d'elle, les gens du palais s'affairent, ses amies tentent de la distraire. En vain. Les scènes et les épisodes s'enchainent.
A noter la Tempête interprétée par le cours de flamenco d'Angel Espartero, Circe par le cours de jazz sur une belle chorégraphie très technique de Carla Diego ainsi que Hades et Tiresias, duo contemporain sur une chorégraphie sublime de Neus Exposito et admirablement dansée par Alicia Navas et Mireia Álvarez.
En classique, le ballet des sirènes était vraiment très beau et très bien fait malgré des costumes un peu surprenant pour des sirènes (vêtues de noir avec de grands voiles comme des ailes, j'aurai cru qu'il s'agissait d'oiseaux si je n'avais pas su qu'on était dans l'Odyssée et qu'on était arrivé à l'épisode des sirènes).
Et aussi la variation de Diane tirée du pas de deux de Diane et Actéon du ballet Esmeralda et dansée avec une belle assurance par Mireia Álvarez. Nous avons aussi eu droit à une jolie variation d'Athéna, dansée par une jeune ballerine.
Le voyage se termine par une explosion de danse par les cours hip hop avant d'assister aux retrouvailles de Pénélope et d'Ulysse, respectivement Neus Expósito et Ianko Stefanov dans un pas de deux émouvant.
Voici donc un premier spectacle réussi et qui laisse augurer le meilleur pour la suite.
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Ballet Danse Spectacles,
Ecoles de danse
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