martes, 1 de marzo de 2011

Coppelia par le Ballet Comunidad de Madrid Victor Ullate

Eduardo Lao signe une nouvelle version de Coppelia pour le Ballet Victor Ullate.
J'ai toujours une petite apréhension lorsque je vais voir un classique revisité. Si certaines oeuvres s 'y prêtent plus facilement que d'autres (par exemple Gisèle est intouchable selon moi), il faut tout de même un sacré talent pour remodeler un classique avec succès.

Eduardo Lao a choisi de cadrer l'histoire dans un laboratoire cybernétique. Jusque là, rien à redire. L'histoire s'y prête à merveille.
Quelques mot de l'histoire justement pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas ce ballet:

Coppelia a été crée à l'Opéra de Paris en 1870 sur une musique de Léo Delibes et une chorégraphie d'Arthur Saint Léon d'après le conte d'Hoffman.
Les protagonistes sont Swanilda et Frantz. Ils sont fiancés mais le jeune Frantz ne peut s'empêcher de zyeuter du coté de la fenêtre d'une des chambres de la maison du Dr Coppelius. En effet, une charmante jeune fille s'y trouve derrière à longueur de journée. Swanilda s'en rend compte et devient jalouse. Elle entre dans la maison du docteur et découvre que la belle jeune fille à la fenêtre n'est qu'une poupée mécanique. S'en suivent quelques péripéties qui finiront par faire se réconcilier Swanilda et Frantz. La poupée n'a pas remplacé la fiancée humaine, faite de chair et de sang. Heureusement!

Dans cette nouvelle version, pas de Swanilda. Juste Frantz qui s'amourache d'un robot d'apparence féminine nommé Coppelia. Celle-ci deviendra humaine et choisira de vivre son amour avec Frantz librement.
Et c'est là que notre Coppelia prend des airs de Cendrillon. Ou de Pinocchio. Pour devenir humaine, Coppelia bénéficiera de l'intervention de la Diva Espectral, sorte de marraine bienfaisante et moins radine que la bonne fée de Cendrillon (la transformation ne s'arrêtera pas passé minuit).

Si le scénario tient la route, il est dommage qu'il n'ait pas été mieux servi par les costumes notamment qui m'ont laissée un peu perplexe. Si les tutus de Coppelia sont particulièrement réussis et cassent intelligement l'image tutu-rose-bonbon, je ne suis pas du tout fan des costumes des femmes de ménage ni de celui du DJ. Impossible de faire plus dans le cliché 1er degré. Et même si l'habit ne fait pas le ballet, ça compte beaucoup malgré tout.
La chorégraphie quant à elle est assez inégale. Certains passages sont passionnants à regarder, d'autres le sont beaucoup moins mais dans l'ensemble cela reste plutôt réussi.
Les décors m'ont paru en accord avec le sujet. Ils sont très simples et composés avant tout d'éclairages reproduisant des roues mécaniques. Si j'ai d'abord été surprise par ces roues, un peu vieillottes, alors que nous sommes dans l'atelier high tech d'un fou de cybernétique j'y ai vu un rappel comme quoi même le plus sophistiqué des robots n'est jamais qu'une mécanique, à l'inverse de l'être humain. D'où la nécessité pour Coppélia de se métamorphoser en humaine pour pouvoir vivre pleinement son amour avec Frantz. Ai-je raison d'y voir cela? je n'en sais rien mais c'est ce que j'ai compris.

Pour finir sur l'oeuvre elle-même, j'ai vu une Coppélia très honnorable mais qui n'a pas de quoi me faire me relever la nuit non plus.

Les danseurs sont bons, certains et certaines sortent du lot par rapport aux autres.Attention aux arrivées de tours pour certaines!
La Diva Espectral que j'ai vue ce soir là, ksenia Abbazova, était magistrale. Coppélia, Sophie Cassegrain (je suppose) s'en tire à merveille dans ce rôle d'automate s'éveillant à la vie.


Sur les autres aspects du spectacle je citerai le programme. Jolies photos mais il manquait la distribution jour par jour. De ce fait, je ne sais pas qui j'ai vu danser hormis une quasi certitude pour Sophie Cassegrain dans le rôle titre. Une police d'écriture un peu plus grosse et sur couleur tranchante serait la bienvenue: j'ai du faire la lecture à ma voisine qui n'y voyait rien malgré ses lunettes et j'ai pas mal bataillé moi aussi pour décrypter le synopsis.

Mais surtout, le théâtre qui accueillait ce ballet n'est pas du tout fait pour accueillir un spectacle de danse. La scène est minuscule. Chapeau aux danseuses et danseurs d'avoir su aussi bien géré l'espace, vraiment! Et puis il n'y a aucun dénivelé entre les rangs. C'est plat et par conséquent j'ai eu une vue imprenable sur...le crâne du gars assis devant moi. ce n'est pas que ce monsieur n'ait pas un joli crâne  mais ce n'était pas un crâne que je venais voir à la base.
Et ce ne sont pourtant pas les théâtres qui manquent à Barcelone!

2 comentarios:

Anónimo dijo...

Tout à fait d'accord!! Et j'adore les touches d'humeur dans ce compte rendu!! :-)

Terpsichore dijo...

Merci!