miércoles, 24 de agosto de 2011

Nuit de Ballet Tamara Rojo au Festival des Jardins de Cap Roig

 Les 18 et 19 août derniers, le Festival des Jardins de Cap Roig nous a présenté une soirée de ballet en compagnie de Tamara Rojo et d'Etoiles invitées des plus grandes compagnies actuelles.
Le cadre est magnifique. La scène se dresse dans les jardins botaniques, à coté du château de Cap Roig avec une superbe vue sur la mer. C'est très beau et agréable. De ce coté, rien à redire. Par contre, concernant la scène et surtout les sièges spectateurs, il serait peut-être préférable de signaler sur le site web les places avec une mauvaise visibilité. En effet, de nombreuses places se trouvent complètement de coté avec vue sur... le mur. La longueur totale des sièges dépasse celle de la scène. Pour ma part j'y voyais plutôt bien mais j'ai vite constaté que je faisais partie des chanceuses.

Je m'aprête à tourner un peu la tête, histoire de voir ce qu'il se passe sur scène et le rideau s'ouvre sur le pas de deux du dernier acte de La Belle avec Tamara Rojo (Royal Ballet London) et Ian Mackay (Birmingham Royal Ballet).
Tamara est égale à elle-même c'est à dire très bien. Elle est une "Belle" Aurore, princière juste ce qu'il faut. Iain Mackay a le physique du Prince. La technique aussi.
Et le public me paraît bien froid. Je m'attendais à plus d'enthousiasme.

Suivait ensuite le pas de deux du Balcon de Roméo et Juliette dans la version de Lavrosky avec Evgenia Obratzova (Mariinsky) et Mikhail Lobukhin (Bolshoï).
J'ai découvert Evgenia Obratzova grâce au documentaire Ballerina et elle m'avait beaucoup impressionnée.
Sa Juliette ce soir m'a donné des frissons. Elle irradie de façon toute naturelle sur scène. Roméo n'était pas en reste non plus. J'ai cru à leur histoire, c'était vraiment fort. LE meilleur moment de la soirée, sans aucun doute possible. C'était magique, un pur moment de grâce.
Et là vraiment je suis déçue par le public. Très très froid. Mais qu'est-ce qu'il leur faut donc?

Nous avons ensuite assisté à une Première: une nouvelle version de la variation du meunier du Tricorne.
La chorégraphie, superbement interprétée par Sergio Bernal, est signée Antonio et  réglée par Carlos Vilán.
Sergio est époustouflant! C'est un excellent danseur flamenco et il a une base classique solide. Ses doubles tours en l'air frisent la perfection.
C'était dur de passer après Evgenia! Et pourtant il m'a presque autant fait frissonner. C'était vraiment sublime et prenant. Un danseur à suivre de près pour ma part.
Miracle! Le public commence à applaudir avec un peu de chaleur. Ouf!

Retour au classique des classiques avec le pas de deux du 2eme acte de Giselle avec Natalia Kremen (English National Ballet) et David Mikhateli (ROH).
Dur de donner le ton "à froid". Les interprètes ne déméritent pa, loin de là, mais je n'ai pas eu de battements de coeur comme j'en aurais sans doute eu s'ils avaient dansé tout le ballet.

Et pour finir la 1ere partie, Tchaikovsky pas de deux dansé par Dorothée Gilbert et Alessio Carbone de l'Opéra de Paris.
J'adore ce pas de deux et j'adore Alessio Carbone. Il est beau (d'accord, ce n'est pas le plus important mais avouez que ça ne gàche rien), talentueux, généreux sur scène et je trouve qu'il n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur.
C'était donc réussi ce soir mais il m'a semblé qu'Alessio n'était pas à fond de ses capacités. C'était moins brillant que d'habitude. Je suis difficile et exigente, je sais.

Après un court entracte nous reprenons avec Tamara Rojo et Rupert Pennefather (ROB) dans Rêves d'hiver chorégraphie de Kenneth MacMillan.
C'est encore plus difficile de passer à froid avec ce style de ballet qu'avec les classiques du Répertoire. Sans compter que, si j'aime bien Rêves d'Hiver, ce n'est pas non plus mon ballet préféré. Mais voir évoluer Tamara et Rupert est toujours un plaisir, ce sont de vrais acteurs sur scène donc au final j'ai plus aimé que ce que je croyais au début.

Retour d'Alessio Carbone dans la variation d'Arepo de Maurice Béjart. Très belle variation entrainante, rythmée, prenante et ça va bien à Alessio qui fait fureur.

Natalia Kremen et David Makhateli ont ensuite dansé le pas de deux du 1er acte de Raymonda.
J'attendais le pas de deux final et la variation de la claque que j'adore. Tant pis.
Natalia et David nous ont offert une très belle prestation. Dommage que dans ce pas, le danseur soit cantonné à un rôle de porteur.

Venait ensuite Dorothée Gilbert avec Alles Walzer de Renato Zanella.
A danser, ce doit être particulièrement agréable. A regarder...Disons que si pour faire original il faut faire croire à une fausse panne technique et à une trentaine de fausse fins, je préfère rester dans du non original.
Bon, ok, il n'y a pas 30 fausses fins je vous l'accorde (je suis juste un peu marseillaise). Bref, je suis sans doute mauvais public mais ces petits effets n'en ont pas sur moi.
Par contre les fouettés de Dorothée sont magistraux. Les vrais fouettés "Opéra de Paris". Et puis on voit que Dorothée est à son aise dans cette variation qui lui va comme un gant. Ca sauve l'affaire.
(j'ai déjà dit que j'étais difficile et exigente, vous étiez prévenu-e-s).

Cendrillon par Evgenia Obratzova et Mikhail Lobukhin dans la version de Ratmansky. Ce n'est pas la meilleure chorégraphie que j'ai vue mais Evgenia!!!!! Toujours aussi divine. On comprend ce que sublimer la technique veut dire. Et Mikhail Lobukhin se montre un excellent partenaire.

Sergio y Lola, chorégraphie  de Ricardo Cue avec Lola Greco et Sergio Bernal explore la rencontre entre la fougue de la jeunesse (lui) et la maturité (elle)." Dans les yeux de la jeunesse, la flamme. dans ceux de la maturité, la lumière."
La musique merveilleuse de Joaquin Rodrigo porte les danseurs dans ce pas de deux très expressif. Toutefois, si j'ai été fascinée par leur jeu, je suis restée un peu en-dehors de leur histoire.

Pour terminer la soirée en beauté et en pirouettes: le pas de deux de la Esmeralda de Loipa Araujo avec Tamara Rojo et Iain Mackay.
Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est brillant! Tamara et Iain confirment, au cas où on aurait encore un doute, que les difficultés techniques ne leur font pas peur. Au contraire, ils s'en amusent! Et la coda se termine par une salve d'applaudissement de la part du public (enfin!) qui a l'air de s'être réchauffé depuis le début du spectacle.

Tous et toutes reviennent sur scène saluer et tous et toutes reçoivent enfin les applaudissements qu'ils et elles méritent.
Dommage qu'une partie du public soit partie à peine la dernière note de musique d'Esméralda terminée. Les saluts font pourtant, de mon point de vue, partie du spectacle.

Belle soirée donc malgré un changement de programme par rapport à ce qui avait été annoncé.

A l'année prochaine? On l'espère de tout coeur (et même avant!).

Erratum: ce n'est pas Rupert qui a dansé avec Tamara mais Nehemiah Kish. Remplacement de dernière minute. 
Le pire c'est que j'avais relu mon texte et je ne me suis même pas rendu compte que j'avais bêtement copié le programme. Qui veut organiser une pétition pour m'offrir des vacances?

Edit: pour le plaisir:




Tamara Rojo dans la variation de La Esmeralda:



4 comentarios:

Amélie dijo...

Ça avait l'air d'être un très beau gala, merci pour ce compte-rendu :).
Pour excuser un peu Alessio Carbone (que j'aime beaucoup moi aussi), il a été blessé une bonne partie de la saison, et il ne me semble pas l'avoir vu à Paris depuis janvier. Ce gala devait être l'une de ses premières fois sur scène depuis plusieurs mois.

Terpsichore dijo...

Ah mais c'était très bien quand même ce qu'a fait Alessio. Il avait juste l'air un peu "dehors" pour le pas de deux. Dans en Arepo en revanche rien à redire.
Encore un talent "gâché" à l'ODP. Se rendent-ils compte à l'ODP de tous les talents qu'ils ont et qu'ils laissent de coté???

Je saute du coq à l'âne mais j'ai essayer de t'envoyer un email via ton blog: impossible.

Amélie dijo...

Arf, ça arrive de temps en temps, utilise directement mon mail qui est indiqué dans la page contact.

Carbone, Abbagnato, Fiat... Tellement de talents pas reconnus à leur vrai valeur.

Terpsichore dijo...

Je t'ai renvoyé un message.

Pff, les cas Carbone, Ould-Braham, Guérineau, Fiat et d'autres encore ça me rend dingue. Ils et elles devraient tous être Etoile!