domingo, 26 de febrero de 2012

Triple Bill à Sant Cugat avec la Compañia Nacional de Danza

La Compañia Nacional de Danza, aujourd'hui dirigée par José Carlos Martinez, était à Sant Cugat pour 2 représentations.
Au programme 2 pièces contemporaines et 1 pièce neo-classique:
In Transit d'Anabelle Lopez Ochoa (création)
Artifact II de William Forsythe
Walking Mad de Johan Inger

C'était aussi l'occasion de rencontrer José Carlos Martinez venu présenter les pièces au programme ainsi que ses projets pour la compagnie.
Nul n'ignore en effet que la CND, après avoir été une compagnie de Répertoire classique, est devenue une compagnie d'auteur sous la direction de Nacho Duato et que son répertoire a glissé vers le contemporain.
Pour José Carlos Martinez, un danseur doit savoir tout danser d'où la volonté d'ouvrir le Répertoire de la compagnie à différents styles. "Je viens de l'univers du ballet classique, j'ai commencé comme danseur classique et j'ai travaillé avec des chorégraphes contemporains et j'ai ainsi pu évoluer en tant que danseur. J'aime danser de tout et voir de tout. C'est ma vision de la danse. Ce que j'aimerais avec la CND c'est pouvoir toucher un public large et montrer tous les styles. Le vocabulaire classique, qui est une base pour les danseurs et les chorégraphes doit évoluer. Cela ne serait pas interessant de se limiter au classique."
Premier grand défi aujourd'hui pour les danseuses: rechausser les pointes. Cela a-t-il été difficile? José Carlos Martinez répond que la compagnie a toujours eu 1 cours classique par jour et donc que les danseurs et danseuses ont les bases classiques. Il a rajouter un quart d'heure supplémentaire au cours pour que les danseuses travaillent les pointes. "C'est comme le vélo" dit-il, autrement dit, ça ne s'oublie pas.
La difficulté principale actuelle ne concerne pas les pointes mais la situation économique du pays peu propice à un développement artistique. Ce ne sont pourtant pas l'envie ni les projets qui manquent tant pour la CDN1 que pour la CND2. La CND2, se veut un tremplin pour les jeunes danseurs et sera renouvellée la saison prochaine. Actuellement, les danseurs de la CND2 participent au programme de la CND.
Pour l'instant, les oeuvres de Nacho Duato ne peuvent pas être dansées par la compagnie. Celui-ci refuse en effet que la compagnie continue à les présenter. La compagnie a besoin d'avoir un répertoire pour pouvoir partir en tournée et les projets de création fusionnent avec l'envie de faire venir travailler les grands chorégraphes . D'ailleurs l'une des ambitions avouée est de faire découvrir au public un Répertoire auquel il n'est pas habitué.

Pour cette soirée donc, 3 pièces mais aucune signées José Martinez. Il annonce qu'il ne prévoit pas de danser ou de chorégraphier pour le moment, sa mission étant de diriger la compagnie et la faire connaître.

La soirée s'ouvre sur In Transit, création signée Annabelle Lopez Ochoa. La pièce veut montrer les gens en situation de transit, dans une salle d'attente.

1/2 heure et un entracte plus tard le spectacle (re)commence avec Artifact II de Forsythe sur la très célèbre partition de de Bach.On assiste ici à l'illustration parfaite de ce qu'un danseur peut faire avec une base classique.
Franchement, on ne dirai pas que les danseuses viennent juste de reprendre les pointes tant les pas sont fluides, naturels. Les alignements sont parfaits, les lignes superbes. La "pâte"  de Forsythe est magistralement intégrée par tous ces danseurs et danseuses aussi talentueux et talentueuses les uns que les autres. Ca passe comme dans un rêve. Pas une seconde d'ennui, on est captivé du début à la fin à la fois par la chorégraphie, la musique et l'interprétation des artistes. On en redemande!

Pour clôturer la soirée, la CND nous a présneté Walking Mad de Johan Inger crée en 2001 pour le Nederlands Dans Theater sur le Bolero de Ravel et Für Alina de Arvo Pärt.
Un homme descend l'allée de l'amphitéâtre. Un spectateur retardataire? Non. Un des protagonistes de la pièce. Il monte sur la scène où une femme ramasse des vêtements par terre. Les 30 premières secondes me semblent étranges. Vais-je accrocher? La seconde suivante me donne la réponse: Walking Mad est définitivement une oeuvre plaisante, séduisante, originale et drôle. L'utilisation de la musique tant envoûtante de Ravel est optimale. Le décor aussi est très bien pensé avec ces portes cachées qui s'ouvrent et se referment sur les interprètes en proie aux rythmes lanscinants de la musique.

Très bonne démonstration de la compagnie donc.On attends avec impatience l'annonce du budget 2012 en espérant que ce dernier permettra à la compagnie de briller comme il se doit.

lunes, 20 de febrero de 2012

Le Lac des Cygnes au Liceu bis et ter

Cela fait plusieurs jours que je veux publier ce compte rendu des représentations de samedi 11 en soirée et dimanche 12 après midi et que je n'y arrive pas. Les mots me manquent.
Pour la représentation du samedi, je savais que j'allais voir danser Aaron Robinson en Siegfried et Momoko Hirata en Odette/Odile, tous 2 fraîchement nommé-e-s Principals. Je savais que j'allais passer une bonne soirée. J'aime la version d'Ángel Corella, j'ai déjà vu danser Aaron et Momoko dans d'autres rôles, d'autres pièces et je n'ai jamais été déçue par leur prestation. J'étais impatiente de les découvrir dans le Lac après avoir découvert Sarah Lane lors de la Première.

Le rideau de scène du Liceu se lève donc sur le château du Prince ce samedi 11 février 2012.
Aaron Robinson semble déjà très aprécié du public et reçoit une salve d'applaudissements dès son entrée.
Pour une prise de rôle, c'est réussi. Déjà il a la silhouette rêvée d'un Prince et il arrive à entrer dans la peau du personnage, d'un jeune Prince insouciant qui va devoir assurer sa majorité et faire face aux exigences de son titre. Je regrette un certain manque de fluidité dans son interprétation mais malgré cela, il parvient à capter l'attention du public. Ses variations sont superbement menées. Ses tours et ses sauts sont toujours autant spectaculaires sans faire "cirque". C'est beau, raffiné, élégant. Aaron fait définitivement partie des très, très, très grands danseurs d'aujourd'hui.

Le corps de ballet nous offre un joli travail soigné. Le pas de 3 est superbement dansé par Alejandro Virelles, Cristina Casa et Maria José Sales. Je découvrais Alejandro et j'ai été impressionnée par ses sauts et ses pieds magnifiques. Cristina Casa et Maria José Sales sont à la fois grâcieuse et raffinée chacune à sa manière.
Puis arrive la scène du lac. Bien sûr, j'attends Momoko. Un grand jeté, un seul et...

Momoko Hirata et Aaron Robinson. Crédit photo: A.Bofill
Je ne m'attendais pas à ça. Surtout pour une prise de rôle. Sa prestation ne se raconte pas. Il faut la voir. Qui, aujourd'hui, est capable d'égaler son Cygne? A part Lopatkina et une ou deux autres, je ne vois pas. C'était d'une beauté, d'une émotion à couper le souffle. Surtout le Cygne blanc le samedi. Son Odile avait également de quoi faire pâlir plus d'une Etoile de ce monde mais je l'ai trouvé un petit chouilla trop douce. Mais le lendemain, déjà, son Cygne Noir atteignait lui aussi la perfection. Elle était cette fois acompagnée d'Àngel Corella. On sent bien que le rôle n'a pas de secret pour lui et qu'il y est très à l'aise. Les pas de deux du Cygne Blanc et celui du Cygne Noir vont, à n'en pas douter, rester dans les annales du Ballet.

Toujours la mention spéciale aux 4 petits cygnes Ana Calderón, Cristina Casa, Leire Cabrera et Carla López. Synchronisation parfaite, musicalité, propreté des pas: c'est juste parfait.

Jonathan Diaz campe un Robarth convaincant, malfaisant et puissant.

La danse espagnole est toujours aussi dynamique, enlevée par Ana Calderón, Maria José Sales, Ion Agirretxe et Carlos Taravillo.

Ce soir je retrouve aussi dans le corps de ballet Oriol Figuerola, jeune danseur issu lui aussi du CDN et dont j'ai aussi parlé plusieurs fois dans de précédents billets.
Quel plaisir de retrouver tous ces jeunes sur scène!

Si le corps de ballet féminin manquait  parfois de synchronisation dans les actes blancs samedi, heureusement, dimanche, rien de cela mais de belles lignes et de très beaux ensembles. Un véritable enchantement. J'en ai encore des étoiles plein les yeux.

Ángel Corella.Crédit photo: A.Bofill

lunes, 13 de febrero de 2012

Entretien avec Sonia Vinograd, lauréate du prix de Lausanne 2012

Le prix de Lausanne 2012, dont la finale a eu lieu le 4 février dernier,  nous a révélé quelques nouveaux talents de la danse d'aujourd'hui. Parmi eux, Sonia Vinograd, élève de l'Institut del Teatre de Barcelone et lauréate de la 6eme bourse. Elle a accepté de nous rencontrer, Carolina Masjuan pour Ballet y mas et moi-même, accompagnée de son professeur, Rodolfo Castellanos à l'Institut del Teatre de Barcelone.


Nous découvrons une jeune fille non seulement talentueuse mais aussi d'une grande gentillesse et d'une mâturité impressionnante pour son âge. On lit également la joie de Sonia et de son professeur ainsi que la complicité qui les lie tout les deux. Mais cette victoire a été le fruit d'un dur labeur depuis que Sonia a commencé la danse.

Ma mère était danseuse. Ma tante aussi. Nous confie Sonia. J'ai commencé à l'âge de 6 ans chez Oriol Martorell. J'aurais aussi pu faire de la musique mais je me suis décidé pour la danse. Je suis rentrée à l'Institut dans le cursus de danse espagnole puis j'ai changé pour le cursus classique. Je ne me voyais pas danser ce style dans un futur professionel, c'est pourquoi j'ai changé pour le classique et c'est à ce moment que j'ai découvert ma passion. Ca n'a pas été facile mais ça en valait la peine.
J'ai eu Lourdès de Rojas comme professeure pendant 2 ans puis Rodolfo. Ce furent 5 années de cours sensationnels avec des professeurs fantastiques.

Voilà pour les débuts de cette jeune danseuse.
Quant à Lausanne, la participation de Sonia a été une initiative privée entre Sonia et ses professeurs. Depuis qu'Aleix a gagné le grand prix (ndlr: Aleix Martinez, lauréat du Prix de Lausanne en 2008 et ancien élève de David Campos à Barcelone) j'ai suivi le Prix de Lausanne année après année en espérant qu'un jour je serai prête pour me présenter.
En effet, peu d'élèves participent à des concours. Ce n'est pas vraiment une "tradition" de l'école. Sonia, en revanche, a présenté l'an dernier le concours de Ribbaroja et le concours Roseta Mauri de Reus où elle a remporté une bourse lui permettant de suivre le stage de l'ABT l'été dernier.

Ce fût une préparation intensive. Elle a travaillé sans relâche jusqu'à finir par me fatiguer. Commente Rodolfo Castellanos en riant.
Nous avons commencé au mois de juin avec des cours puis la vidéo de sélection qui doit contenir un cours classique et une variation contemporaine. 
Et une fois la vidéo envoyée, il faut attendre et ce n'est pas facile! Mais Sonia a été retenue. Cela ne faisait aucun doute pour son professeur qui savait qu'elle irait loin dans la compétition : Je savais qu'elle gagnerait. C'est une gagnante. Et l'on sent beaucoup de fierté dans sa voix.
Parmi le panel des variations proposées par le Prix, Sonia a choisi la variation du Pas de trois du Lac des Cygnes pour le classique et Libera me de Cathy Marston pour le contemporain:

Au départ ça a été difficile car je ne me suis pas dit "cette variation est pour moi". Mais au final on s'est décidé pour la variation du pas de trois du Lac dans la version cubaine parce qu'elle est forte. Quant à la variation contemporaine Libera me, nous l'avons choisie car elle contrebalançait assez bien avec la variation classique.

Comme la plupart des candidats et candidates de Lausanne, la majorité des cours de Sonia sont des cours de classique, de pointes et de Répertoire mais elle a aussi 3 heures de contemporain par semaine. Un programme chargé auquel il a fallut rajouter la préparation du concours. Le soutien de l'Ecole mais surtout le soutien individuel de plusieurs personnes ont permis cette réussite comme le souligne le professeur Castellanos:
Nous avons demandé un espace libre pour répéter et il a toujours été fait en sorte que nous puissions le faire, les gardes de sécurité nous ont laissé entrer à des horaires tardifs, en-dehors des heures de cours, les samedis. Nous leur serons toujours reconnaissants pour leur aide.
Il est très difficile d'obtenir la flexibilité nécessaire (à la réalisation d'un tel projet) au sein d'une institution publique, mais il est important de reconnaître que le niveau de formation a beaucoup augmenté ces dernières années.

Mais les personnes à remercier par dessus tout sont les parents et grands-parents de Sonia sans qui rien n'aurait été possible.
Sans l'aide de la famille, ce n'est pas possible. Je considère que j'ai beaucoup de chance et les efforts de ma famille ont été considérables. avoue Sonia avant de poursuive: Mes parents ont participé au prix des billets, l'hôtel, les cours, le costume et mes grands-parents qui vivent en Argentine ont utilisé une partie de leur retraite pour m'aider. Il y a beaucoup de jeunes qui ne reçoivent aucune aide de leur famille  parce que chez eux on ne voit pas la danse comme une profession.
Il est vrai qu'en Espagne la danse n'est pas vraiment vue comme une option professionnelle. Ce ne sont pourtant pas les talents qui manquent à en croire la longue liste des danseurs et danseuses espagnols faisant carrière à l'étranger. Mais ce n'est pas toujours facile de partir. Même si ce n'est pas le cas de Sonia qui ne voit pas l'éloignement comme une fatalité. Beaucoup de personnes ici ne considèrent pas une carrière hors d'Espagne car cela ne leur semble pas tangible. Alors que pour moi, mes parents étant argentins, descendants d'immigrés de différentes parties d'Europe, ça me paraît normal d'aller danser dans un autre pays. Je ne le vois pas comme quelque chose de terrible mais pour d'autres, cela leur semble inutile d'investir dans la danse s'il n'y a pas de possibilité de travail en Espagne.

Et s'il est vrai que l'Espagne manque cruellement de compagnies classiques de Répertoire, tous les regards sont désormais tournés vers le Corella Ballet et la CND. Le premier vient de prendre le nom de Ballet de Barcelone et vient de s'installer dans la capitale catalane tandis que la 2nde est dirigée depuis peu par José Martinez et semble prendre un nouveau départ. Tout cela en plus des structures déjà existantes mais offrant un répertoire différent comme les Ballets de Victor Ullate ou David Campos.

Rodolfo Castellanos croit au travail et au talent: Je suis 100 % d'accord avec la déclaration d'Ángel Corella : "la crise remettra chacun à sa place". Je crois comme lui que seule l'excellence subsistera.

De sa semaine à Lausanne, Sonia ne garde que de bons souvenirs, tant sur le plan de l'organisation que relationnel.

Je me rappelle du jour du départ dans le taxi pour l'aéroport où j'ai pleuré d'émotion. J'étais un peu nerveuse au début, c'était un peu stressant et le 2eme jour nous avons eu les cours avec le jury mais c'était tellement bien organisé que je me suis sentie comme chez moi.
Je connaissais déjà Alejandro Martinez et Anna Casasola mais nous nous sommes tous soutenus les uns les autres.
Le coaching de Monique Loudières lui a valu l'un des plus beaux compliments qu'une danseuse puisse recevoir: Tu n'interprètes pas. Tu ressens.
La première récompense fût bien sûr sa sélection pour la finale. C'était comme un cadeau, comme une récompense. Je me suis dit qu’ il fallait que je me fasse plaisir. C'était fantastique.
Sonia Vinograd avec son professeur Rodolfo Castellanos

On imagine aisément sa joie de recevoir une bourse. Pour le moment, elle n'a pas encore décidé de ce qu'elle va faire et même si pour le futur certaines compagnies l'intéresseraient plus que d'autres elle n'a pas une compagnie rêvée: Je n'ai pas de compagnie préférée. J'aimerais une compagnie qui propose un répertoire varié incluyant classique, néo-classique et contemporain et qui me permette de grandir et m'épanouir artistiquement. Je ne cherche pas obligatoirement une très grande compagnie.

Quoi qu'elle choisisse nous lui souhaitons le meilleur et une belle et longue carrière. Et encore toutes nos félicitations pour ce beau succès.

sábado, 11 de febrero de 2012

Sarah Lane et Ángel Corella: le Cygne et le Prince qui enchantent le Liceu

Grande Première ce jeudi soir 9 février 2012 au Gran Teatre del Liceu: Le Lac des Cygnes par le Corella Ballet dans la version d'Ángel Corella.
Pour marquer l'évènement, nous avons eu droit à une invitée de marque en la personne de Sarah Lane, soliste de l'ABT. Elle fût aussi la doublure de Natalie Portman dans le film Black Swan.
Mais ce soir, ce n'est pas un film qui s'est joué sur la scène du Gran Teatre. C'est un ballet, l'un des plus mythiques du Répertoire et qui ne pardonne rien ni techniquement ni artistiquement.

J'avais déjà vu la version d'Ángel Corella en 2010 à Sant Cugat et j'avais adoré. La chorégraphie est basée sur la version originale de Petipa et Ivanov mais Ángel Corella y a ajouté sa touche personnelle. Le résultat est des plus réussi avec une chorégraphie vive, narrative, musicale et mettant en valeur les qualités des danseurs de la compagnie. La mise en scène et les décors, surtout la représentation du lac, sont également du plus bel effet. Bref, une totale réussite de ce côté.

Qu'en est-il côté danseurs et danseuses? Et bien disons-le tout de suite: c'est une totale réussite aussi.


Sarah Lane ne joue pas à être un cygne. Elle EST un cygne. Son cygne blanc est lyrique, digne face à Rothbart et le sort que celui-ci lui a jeté. Sous les traits d'Odile, elle incarne un cygne Noir séducteur et maléfique à souhait. Le Prince (Ángel Corella) ne peut que tomber dans le piège. De retour dans la peau d'Odette, Sarah Lane nous émeut par son désespoir. Elle se jette dans le lac suivi du Prince et le sortilège est rompu. Techniquement il n'y a rien à redire, la ligne de ses attitudes est la pureté même et ses bras sont superbes. On est hypnotisé.
Ángel Corella, quant à lui, est toujours aussi magnifique dans le rôle du Prince. Dépité face à sa mère qui lui rappelle qu'il serait temps qu'il trouve une épouse, il est un Prince épris, attentionné et passionné face à Odette. Le pas de deux du cygne blanc fût un moment magique, de toute beauté tandis que le pas de deux du Cygne Noir fût envoûtant, presque ennivrant ai-je envie d'écrire. Le public, pourtant très froid au début (le public du Liceu rechigne assez à applaudir allez savoir pourquoi!) s'est laissé aller à de chaleureux applaudissements.

Aaron Robinson campe un Robarth fort et malfaisant. Si son costume ne me convainc pas vraiment, son jeu d'acteur en revanche est bluffant et, servi par une technique sans faille, il remporte mon adhésion.

Benno était ce soir de Première l'excellent Kirill Radev. Le pas de trois qu'il a dansé avec Momoko Hirata (la grâce incarnée) et Kazuko Omori était superbe.

Kirill Radev, Momoko Hirata et Kazuko Omori. Photo: A.Bofill
Mention spéciale aux 4 petits cygnes Ana Calderón, Cristina Casa, Leire Cabrera et Carla López, qui atteignent la perfection. Elles m'ont scotchée. C'est SU-BLI-ME.

Yuka Iseda et Maria José Sales assurent quant à elles dans le rôle des 2 grands cygnes. Maria José Sales est comme à son habitude c'est à dire très bien et Yuka Iseda fait montre de belles qualités et d'une grande élégance.
Sarah Lane et Ángel Corella. Photo: A.Bofill

La danse espagnole a été magnifiquement enlevée par Ana Calderón, Cristina Casa, Ion Agirretxe et Carlos Taravillo.

Le corps de ballet est en belle forme. On remarque particulièrement Alba Cazorla, Ana Cabral, Yoko Callegari, Tracy Jones et j'ai retrouvé avec plaisir Julia Roca, ancienne élève du CDC qui fait ses débuts professionnels et dont j'ai souvent parlé ici.

L'orquestre del Gran teatre del Liceu fût à la hauteur de la tâche et au moins les musicien-ne-s sont restés dans la fosse pour les saluts.

Dans quelques heures je vais revoir le spectacle mais avec Momoko Hirata et Aaron Robinson dans les rôles principaux cette fois.
Demain aura lieu la dernière soit 5 représentations en tout, toutes jouées à guichet fermé. Qui a dit qu'il n'y a pas de public pour la danse classique en Catalogne?

sábado, 4 de febrero de 2012

Lausanne 2012: And the winners are...

La finale du Prix de Lausanne 2012 vient juste de se terminer. La liste détaillée des gagnants et gagnantes de cette édition est à lire sur le site.

21 finalistes ont été sélectionné-e-s cette année. De nouvelles variations ont fait leur apparition tant en classique qu'en contemporain et ça fait du bien de varier un peu!
En contemporain, les variations de Christopher Wheeldon ont été remplacées par des variations de Didy Veldman.

Grand Prix:
Ms.Sugai Madoka (Sasaki Ballet Academy, Yamato)

Bourses:
Ms.Bettes Hannah (Next Generation Ballet Patel Conservatory, Tampa)
M.Barbosa Edson (Grupo Cultural de Dança Ilha, Rio de Janeiro)
M.Tudorin Nikolaus (Tanz Akademi Zürich)
M.Grünecker Mickael (Tanz Akademi Zürich)
Ms.Vinograd Sonia (Institut del Teatre de Barcelona, Conservatori Professional de Dansa)
Mr.Wang Le (Beijing Dance Academy)
Mr.Wang Mingxuan (Shangaï Dance School)

Prix du meilleur suisse ou non suisse étudiant la danse en Suisse depuis au moins 3 ans: Grünecker Mickael

Prix d'interprétation contemporaine: Sugai Madoka

Prix du Public: Bettes Hannah

Je suis assez d'accord avec le jury même si j'aurais un peu changé le palmarès final. Quant à mon pronostic pour le Grand Prix, il oscillait entre Mickaël Grünecker, Hannah Bettes, Sonia Vinograd et Madoka Sugai qui, à mon sens, ont tous les 4 dominé la compétition. Ils et elles ont eu au moins une bourse.

J'ai particulièrement apprécié les prestations de Sonia Vinograd, qui, soit dit en passant fait honneur à Barcelone! Sa variation du Pas de trois du Lac était excellente tant sur le plan technique qu'artistique, elle donnait un sens a chacun de ses pas et mouvements. Son Liberame était également très convaincant. Sa bourse est très très largement méritée. Bravo!
 Hannah Bettes a elle aussi présenté de belles qualités. Sa Swanilda était exquise. Belle technique et belle interprétation.
Madoka Sugai, la grande gagnante de cette édition, n'a pas volé sa médaille! Très belle dans Raymonda, elle a fait preuve d'une grande élégance et de grâce ainsi que d'une solide technique. Son tutu était magnifique. Bon, il vaut mieux une bonne danseuse qu'un beau tutu, c'est sûr, mais quand on a les 2 à la fois, ça ne gâche rien.
Sa variation contemporaine était vraiment excellente et j'ai parié de suite sur elle pour le Prix d'interprétation contemporaine et je vois que j'ai eu raison.

 Le jeune Mickael Grünecker a été excellent de bout en bout. Il a une présence et une mâturité sur scène de pro. J'ai été scotchée par son Solor. Tout y était. Superbe.
Son compagnon d'école Nikolaus Tudorin s'est aussi très bien sorti de cette variation difficile. J'ai par contre été moins convaincue par son interprétation d'Outsight.
Je peux en dire autant d'Edson Barbosa, très convaincant en Basile (c'est clairement un style qui lui correspond) mais dont j'ai moins accroché à l'interprétation contemporaine.
Quant à Mingxuan Wang et son compatriote Le Wang je les ai trouvé tous les deux meilleurs dans leur variations contemporaines même s'ils n'ont pas démérités en classique.

Parmi les non primés, la prestation d'EnekoAmoros Zaragoza m'a beaucoup plue. Je l'ai trouvé très élégant dans la variation de Casse-Noisette.
Le jeune Daniel Robert Silva était très bien dans sa variation contemporaine.
Alaia Rogers-Maman semblait stressée et a sans doute voulu trop en faire. Dommage car c'est une très jolie danseuse.

Dans l'ensemble un bon concours et au moins cette année personne n'a été ridicule sur scène. Quelques petits accrocs techniques à déplorer et surtout quelques problèmes de musicalités pour certains et certaines qui semblaient courir un peu derrière la musique.

En attendant le palmarès, les écoles du Royal Ballet du Danemark et de Londres nous ont envoyé quelque un-e-s de leur élève.
C'est l'école danoise qui ouvre le bal avec la Pas de Quatre. Excellent choix que ce petit bijou romantique et excellentes interprètes:
Astrid Elbo ( Maria Taglioni)
Ida Praetorius ( Lucile Grahn)
Viktoria Falck-Schmidt ( Fanny Cerrito)
Stephanie Møller ( Carlotta Grisi)
Par contre, ces 4 danseuses sont rentrées en 2010 comme stagiaire dans le Ballet. On ne peut donc plus vraiment dire qu'elles soient élèves.
Ida Praetorius est toujours aussi ravissante. J'avais en effet un excellent souvenir d'elle dans le Conservatoire alors qu'elle était toute jeune élève.
Elles et ses compagnes sont vraiment grâcieuses et ont su rendre hommage à ce petit chef d'oeuvre.

Les élèves de la Royal Ballet School ont présenté 2 pièces.
Concerto-pas de deux de Mc Millan nous a permis de revoir la grande gagnante du Prix 2011, la jeune brésilienne Mayara Magri. Je l'ai trouvé superbe. Elle respire la Danse, tout simplement. Son partenaire était Skyler Martin. C'est un beau danseur et un bon partenaire.
Suivait Spring and Fall 10’ de John Neumeier avec Nina Tonoli, Jonah Cook, Lachlan Monaghan, Donald Thom.
Je n'accroche pas vraiment à ce style d'oeuvre mais cela n'enlève rien aux qualités de ces jeunes talents. Ils et elle sont déjà pro dans leur façon de danser. C'est très beau.

Voilà pour cette 40eme édition. J'espère que les candidat-e-s non récompensés trouveront de bons contacts et pourquoi quelques contrats au Networking Forum.
Félicitations et le meilleur pour la suite!

viernes, 3 de febrero de 2012

Les finalistes du Prix de Lausanne 2012

Les résultats sont tombés.

Je suis très heureuse de retrouver parmis les heureux et heureuses élues la jeune étudiante de l'Institut del Teatre de Barcelone Sonia Vinograd.
Elle ne sera pas la seule représentante espagnole puisque Amoros Zaragoza Eneko, élève de l'ENB School a lui aussi été sélectionné.

Très heureuse également pour la très belle et talentueuse Alaia Rogers-Maman que j'ai suivie avec passion dans le vidéo-blog.

Mais quel que soit le résultat, félicitations à tous et toutes et bon courage aux sélectionné-e-s pour la finale demain.

Quelle danse voir ce mois-ci sur Barcelone et sa région?

Comme annoncé ici plusieurs fois déjà, le Corella Ballet se produira sur la scène du Gran Teatre del Liceu du 9 au 12 février dans le Lac des Cygnes version d'Ángel Corella d'après Marius Petipa et Lev Ivanov.
Ce sera Ángel Corella qui assurera la Première avec une invitée de marque: Sarah Lane, soliste à l'ABT et doublure de Natalie Portman dans Black Swan (source Ballet y mas).
Pour ma part j'irai voir 3 distributions dont la Première. J'ai hâte de voir Sarah Lane en live et j'ai hâte aussi de découvrir Aaron Robinson en Siegfrid.

Les 18 et 19 février, le Teatre Auditori de Sant Cugat accueillera la Compañia Nacional de Danza dirigée depuis peu par José Carlos Martinez.
Au programme : Artifact II de Forsythe, In Transit d' Annabelle Lopez Ochoa et Walking Mad de Johan Inger.
Par ailleurs, le dimanche 19 à 12h00, José Carlos Martinez donnera une classe magistrale.
Toutes les info sur le site du Teatre Auditori.


Pour finir le mois en beauté, le Centre Culturel Unnim de Terrassa présentera une après midi de ballet avec les danseurs de l'Opéra de Paris le 26 février à 18h00.
Ils et elles nous présenterons le pas de six de Raymonda (Petipa/Noureev), In the Middle, Somewhat Elevated (Forsythe), La Dame au Camélia (Neumeier), Delibes Suite et Mi Favorita (Martinez), The Night (Millepied).


Le Mercat de les Flors de Barcelone poursuit une programmation contemporaine riche et variée tout au long du mois.


Et dans un registre tout à fait différent, aura lieu ce week end à Barcelone le 6eme Festival International de Danse Orientale.