Casse-noisettes: nom masculin invariable
- Instrument formé de deux branches que l'on peut rapprocher de façon à casser une noisette placée entre elles deux. (source Larousse)
Comme tous les autres enfants de son âge, Clara ou Maria selon les modes et les versions, l'héroïne du ballet Casse-Noisette, atteint le nirvana lorsque son parrain Drosselmeyer lui offre un casse-noisette (décidemment, l'argument de certains contes et ballets me laissera toujours perplexe).
Mais attention! Clara n'est pas une prolo. Il y a de la place dans la cuisine et c'est pourquoi son casse-noisettes est un peu plus original et encombrant que la normale: il ressemble beaucoup à un petit soldat (ah! l'attrait de l'uniforme sur la gent féminine, même enfantine!). Petit soldat qui casse des noisettes donc. Mais pas que. Voilà donc que celui-ci prend vie et se bat avec une armée de rat. Clara est obligé de sacrifier une chaussure pour le sauver des griffes du méchant Roi des Rats. Un coup de talon sur la tète et zou, adieu les rats! Place aux flocons de neige et à un beau voyage au pays des douceurs: massepain, café d'Arabie, thé de Chine ou encore chocolat chaud d'Espagne. Tout ça est presque aussi beau que de se voir offrir un casse-noisette. Mais les meilleures choses ont une fin et Clara se réveille, son casse-noisette dans les bras. C'était un beau rêve de Noël.
Je viens donc de voir la production du Ballet du Théâtre National Russe de Moscou qui se produisait au Coliseum de Barcelone.
Une bonne surprise vient des décors et costumes beaucoup moins kitsh et sirupeux que ce à quoi je m'attendais ou plutôt redoutais.
Question danse, les solistes sont bons avec une mention spéciale à Anastasia Tsybenova, rayonnante dans le rôle de la poupée au 1er acte et très à l'aise dans la danse arabe.
Clara ( ici Maria) était Olesya Gapienko ou Tatiana Predeina (tous les autres rôles n'avaient qu'un seul titulaire sauf Clara). Aucune indication des dates de distributions sur le programme donc je ne sais pas laquelle j'ai vu.
Qui qu'elle soit, elle fût une jolie Clara, heureuse comme une gosse avec son casse-noisettes puis une belle Princesse amoureuse de son casse-noisette devenu Prince pour l'occasion.
Casse-noisettes était Rauan Orazbayev. Il est bien dans le rôle mais il faut bien avouer que techniquement, ce n'est pas le rôle le plus dur du Répertoire.
Le Prince, Mikhail Mikhailov, fût un partenaire attentif et à l'aise dans les difficultés techniques.
J'ai bien aimé le jeu de Vladimir Babruev, Drosselmeyer.
La déception est venue du corps de ballet. Le corps de ballet masculin n'a pas fait grand chose techniquement parlant, je ne sais donc pas de quoi il est capable ou non. En revanche, la valse des flocons et des fleurs laissait la part belle au corps de ballet féminin. Si quelques unes ont un niveau correct, ce n'est pas le cas de toutes. Pieds pas tendus, sauts lourds, certaines ne décollent même pas entièrement le pied dans les temps levés et franchement, ça la fout mal. J'ai même eu mal pour l'une d'entre elles, visiblement pas à l'aise du tout et à la limite du ridicule.
Autre déception: le pas de deux tronqué. Nous n'avons pas vu les variations, elles sont tout simplement passées à la trappe.Pourquoi??????? Rendez-nous les variations!!!
Pas parfait donc mais heureusement le tout est sauvé par de jolis décors de conte et par la qualité des solistes qui sont nombreux sur ce ballet.
Si ce n'est pas le meilleur Casse-Noisettes que j'ai vu, je ne m'y suis pas ennuyée non plus et j'ai apprécié plusieurs passages. De quoi ressortir de bonne humeur.