Les danseurs du groupe de José Martinez, aujourd'hui repris par Bruno Bouché, ont présenté un programme ecclectique au centre Culturel Unnim de Terassa.
La soirée débutait pas le pas de 6 de Raymonda. Pas difficile pour attaquer une soirée à froid sous tous les sens du terme.
Léonore Baulac y est resplendissante. De la graine d'Etoile en puissance.
Mathilde Froustrey est une Raymonda peut-être un peu douce pour la claque mais est tout de même très honorable.
Fabien Revillon semblait un peu trop dans le sol dans sa variation et l'ensemble m'a semblé manquer de punch.
Suivait Adagietto d'Oscar Araiz. C'était une première pour moi et j'ai été bluffée. La pièce est belle. La chorégraphie ravira tous les esthètes à n'en pas douter. On entre dans un monde de beauté, de poésie et de rève en harmonie avec la sublime musique de Mahler. Ajoutez à cela des interprètes fabuleux et vous obtenez un grand et beau moment de danse. Pauline Verdusen et Gregory Dominiak s'approprient la chorégraphie pour lui donner vie. Magnifique! On voudrait que ça ne s'arrète pas.
Changement radical (et un peu brutal) de style avec In the Middle Somewhat Elevated de Forsythe. Ce style va bien à Alice Renavand qui nous a offert une performance de premier choix accompagnée d'Audric Bezard, excellent partenaire et interprète. Les lignes sont vives, nettes, précises. La pureté de la technique classique est sublimée par cette distortion des pas poussée jusqu'à l'extrême et si caractéristique de l'oeuvre de Forsythe.
Enfin, Agnès Letestu et Stéphane Bullion ont interprété le pas de deux de la Dame au Camélia de Neumeier. J'ai toujours eu du mal avec ce ballet et encore plus lorsque le pas de deux est coupé de l'oeuvre. Heureusement qu'il y a la musique de Chopin pour attirer mon attention et aussi Agnès qui est magistrale dans le rôle. Subjectivement, ça n'est pas ma tasse de thé même si j'ai plaisir à voir Agnès mais objectivement il n'y a rien à redire: c'est beau et c'est du grand art.
Ouverture de la seconde partie sur Delibes Pas de Deux de José Carlos Martinez. Mathilde Froustrey et Yannick Bittencourt y sont comme des poissons dans l'eau. Ce pas de deux est un pur régal. Comme quoi on peut encore de nos jours composer des chorégraphies pur classique!
The nignt de Benjamin Millepied, n'a pas particulièrement attiré mon attention. La chorégraphie m'a semblé assez basique et faussement anti-conventionnelle. Alice Renavand et Audric Bezard tirent leur épingle du jeu mais sont moins convaincants que dans In the Middle.
Suivait Mi Favorita. Véritable petit chef d'oeuvre chorégraphique signé José Martinez (et on a la chance de l'avoir maintenant à Madrid!!!!!).
Le classique c'est chiant? C'est ringard? C'est dépassé? Mais bien sûr, on y croit.
Mi Favorita est un ballet inventif, drôle, truffé de référence aux grands classiques et grands chorégraphes. On retrouve ainsi Gisèle, Le Lac, La Belle, Sérénade et plein d'autres encore. On retrouve les caricatures du danseur et de la danseuse. De la ballerine-diva qui récolte fleurs et applaudissement en minaudant aux danseurs qui comparent leur ballon et leur pirouettes, tous les stéréotypes y passent. Une véritable bouffée d'oxygène!
Pour finir, Non, je ne regrette rien de Favier. L'originalité repose sur le fait que les danseurs évoluent sur une toute petite surface rappelant un gazon. C'est incroyable tout ce que l'on peut faire dans un si petit espace. Agnès Letestu et Stéphane Bullion transcendent ce petit carré vert.
Après de nombreux applaudissements, tout le groupe nous offre un final spectaculaire. Le public a réservé une belle ovation aux danseurs et danseuses.
Merci d'être venu de Paris pour cette soirée unique. On espère vous revoir très bientôt.
1 comentario:
Merci pour ce beau post, Terpsichore!!! Ça a bien ravivé de très beaux souvenirs d'une soirée merveilleuse :-)
Je pense que ce qui m'a le plus ému, c'était l'Adagietto.
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