En ce mercredi soir, me voilà une fois de plus au théâtre Tivoli de Barcelone, théàtre que je ne présente plus, pour assister au nouveau programme du Corella Ballet.
La soirée commence par Polyphonia de Christopher Wheeldon sur une musique de Ligeti. Il s'agissait d'une Première en Espagne.
Polyphonia, bien connu des habitué-e-s du concours de Lausanne, du moins pour sa variation, est un ballet magnifique, sérieux et léger à la fois alternant figures géométriques, parties lyriques et passages enlevés. Je crois bien qu'il s'agit de mon ballet préféré de Wheeldon avec For 4.
Grâce à ses interprètes, le public a pu goûter et apprécier la saveur de cette pièce.
Les danseurs et danseuses sont visiblement a l'aise dans cette chorégraphie pourtant difficile. Ils et elles ont totalement intégré le style.
Leire Cabrera et Toby Mallit forme un couple bien assorti et qui se joue des difficultés. Le ton est donné.
Ana Calderón est juste parfaite. Tout comme Maria Jose Sales et Cristina Casa. Elles ont toutes de très belles pointes vives, précises et acérées, ce qui sied aux exigences de la chorégraphie.
Les garçons, Tobby Mallit, Francisco Estévez, Russel Ducker et Carlos Taravillo, sont tous impressionnants. Ils sont tous dans le corps de ballet mais leur niveau correspond plus à un niveau de soliste. Il faut dire que, malgré la présence de "grade", les rôles de solistes ne sont pas réservé exclusivement aux "principales" ou solistes.
Le succès est au rendez-vous. Le public est conquis par ce début de programme. Moi aussi.
En 2eme partie, 4 pas de deux du Répertoire s'enchaînent sous nos yeux émerveillés.
Gisèle pour commencer. le pas de deux du 2eme acte dansé par Carmen Corella et Dayron Vera. Je n'imaginais pas Carmen en Gisèle. Elle défend pourtant bien le rôle malgré une danse un peu trop terrienne à mon goût.
Dayron Vera est convaincant en Albrecht. L'émotion passe malgré le fait que ce soit "à froid". Très réussi.
Suivait le pas de deux de Coppélia par Kazuko Omori et Kirill Radev. Kirill est un très beau Frantz au sourire enjôleur et techniquement il n'y a rien à redire. Sa variation et sa coda sont un plaisir des yeux. Belle batterie, jolis tours, bonne élévation. Que demander de plus?
Kazuko a une solide technique qui lui permet de se jouer de toutes les difficultés. Dommage que son sourire soit un peu figé.Quant à sa robe, elle ne la flattait pas du tout. Mais vraiment pas du tout.
Incontournable dans tout programme de pas de deux qui se respecte: Esmeralda. Ce soir se sont Natalia Tapia et Yevgen Uzlenkov qui s'y collent. Je n'aime pas les fouettés de Natalia et ses triples voire quadruples pirouettes ne sont pas toujours de bon aloi mais le reste est joliement mené de main de main de maître.
Yevgen Uzlenkov est époustouflant. Il dévore la scène et brûle les planches. Magnifique.
Et pour le bouquet final, Momoko Hirata et Aaron Robinson nous interprètent le pas de deux du Corsaire.
Momoko est spectaculaire dans ce pas de deux: technique sans faille, lyrique dans l'adage, vive et piquante dans sa variation, grandiose pour la coda. Ses fouettés sont superbes.
Aaron Robinson est soliste de la compagnie. Heu, c'est une blague??????? Pour info, la hierarchie du Corella Ballet débute par le statut de "corps de ballet", puis "soliste", puis "1ers solistes" et enfin "principal". Aaron est une Etoile en puissance. Il laisse sans voix. Son Corsaire ce soir restera dans les annales de la Danse. J'ai cru que je n'allais pas m'en remettre. La salle toute entière non plus apparament. Je crois que le fan club s'agrandit.
La dernière partie présentait Suspended in time, une oeuvre signée Angel Corella, Russel Ducker et Kirill Radev sur des musiques d'Eletric Light Orchestra.
L'idée de chorégraphier à 3 est intéressante. D'autant plus lorsqu'il s'agit de laisser créer les danseurs de la compagnie. Et c'est plus que réussi!
C'est Angel qui ouvre le bal dans un magnifique solo, The Fall. T-shirt et jeans pour les garçons, robes unies pastel pour les filles, décor lumineux. C'est simple mais c'est esthétique. Ce qui n'est pas simple (dans le sens de pas facile) en revanche, c'est la chorégraphie. Angel et ses danseurs y démontrent leur virtuosité. Tout paraît si facile, si naturel. Comme s'il s'agissait d'un jeu.
Difficile de dire quels morceaux j'ai préféré. J'ai particulièrement aimé The Fall, Xandú, Rain is falling et I'm Alive. En fait j'ai tout aimé.
Dans Xandú, Natalia Tapia, Momoko Hirata; Ana Calderón, Kirill Radev, Aaron Robinson et Francisco Estévez nous entrainent dans un tourbillon de danse ébouriffant.
Rain is falling est un pas de deux absolummnet sublime dansé ce soir par Cristina Casa et Yevgen Uzlenkov. J'ai été totalement transportée.
Voilà un ballet qui respire la joie de vivre et de danser et qui met le classique à l'honneur...en jeans.
Une bouffée d'oxygène comme on aimerait en voir plus souvent.
Le public a réservé une ovation debout à la compagnie.
Le Corella Ballet est au Tivoli jusqu'au 27 novembre.
2 comentarios:
Aaron devrait, incontestablement, être Principal. C'est un scandale !!!!! Il surpasse d'autre Principal de cette compagnie... comme quoi, le talent n'est pas toujours reconnu, au Corella ballet aussi.... quel dommage !
Tout à fait d'accord Kreul. Aaron surpasse des principals/Etoiles de nombreuses compagnies internationales. Il fait partie de ce tout petit nombre d'artistes dont tout le monde se souviendra toujours.Même s'il est incontestablement bien distribué, il est clair qu'une nomination serait amplement justifiée et juste.
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