martes, 10 de julio de 2012

Ballant a la sorra

Après Somorrostro, très bel hommage a ce quartier aujourd'hui disparu de Barcelone, Maria Rovira continue sa recherche sur les traces de Carmen Amaya, la grande danseuse et chanteuse de flamenco, avec Ballant a la Sorra avec sa compagnie Transit Dansa.
Carmen Amaya est née à Barcelone, dans le quartier de  Somorrostro en 1913. Elle devient rapidement une figure majeure et pionnière du flamenco, développant un style bien particulier en "masculinisant" la danse des femmes. De "passive", elle va la rendre virtuose et plus puissante.
Son talent l'amène partout dans le monde dont Hollywood mais elle revient à Barcelone. Atteinte d'une maladie rénale, elle meurt à Begur en 1963.

Tout comme pour Somorrostro, on retrouve le sable sur scène, le sable près duquel est née Carmen Amaya, Somorrostro se trouvant en bord de mer.
Cette fois-ci il se trouve en fond de scène et bordé d'une sorte d'osier.
Sur scène, près du sable, 6 musicien-ne-s et chanteurs commencent à entonner des chants flamencos.
Les danseurs et danseuses arrivent un par un vêtu d'un long manteau noir et s'emparent de la scène. Leur gestuelle est fluide, sans heurt, elle coule comme le rouli des vagues. Au milieu de la scène il y a une petite estrade qui se révèle être composée de plusieurs tabourets. Les danseurs défont l'estrade, jouent avec les tabourets pour terminer en cercle.  Très beau passage que celui-ci où les interprètes dansent sur et avec les chaises, en cercle. Pourtant entre le Parc de Preljocaj et Minus 16 de Ohad Naharin, les cercles avec des chaises ont fait des émules. Il était très facile de rentrer dans le déjà-vu et sur-vu. mais non. Maria Rovira a crée une belle danse originale et captivante. Il ne manque plus que l'image de Carmen Amaya au centre.
Carmen Amaya est représentée par une danseuse flamenca qui va nous hypnotiser tout au long du spectacle par sa force, sa fougue, sa présence et son zapateado. Sa danse est de pur style flamenco tandis que les autres danseurs ont une gestuelle contemporaine.
Elle arrive avec une robe à volants mais les volants se révèlent être un long voile dont elle va se défaire. Carmen Amaya portait des pantalons.
Autre moment mémorable: celui de la valse sur la célèbre musique de Chostakovitch. Le jeu de cape est impressionnant.
A la fin de l'oeuvre, les danseurs reforment l'estrade. Notre Carmen Amaya y exécute une danse qui ira presque jusqu'à la transe. Danse curative pour lutter contre sa maladie et contre la mort?

Ce qui est assez incroyable dans cette pièce, tout comme dans Somorrostro, c'est que le sentiment de liberté est palpable. On se sent transporté, comme happé par cette soif d'espace et de vie et c'est ça qui est formidable. On dévore le spectacle des yeux en même temps qu'on le sent et qu'on le ressent.
Ballant a la Sorra c'est l'histoire d'une vie consacrée à la danse. "Danser pour ne pas mourir et vivre pour danser" peut-on lire sur le programme pour résumer la vie de Carmen Amaya. La danse comme source de vie, comme moteur pour affronter la vie et aussi la mort. Danser pour vivre jusqu'au bout et pour vivre tout court.
En rentrant chez moi j'avais vraiment, vraiment envie de danser.

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