Une fois de plus, les représentations du Barcelona Ballet des 24 et 25 novembre derniers au Teatre Auditori de Sant Cugat ont enchanté le public. Il est venu nombreux malgré les élections catalanes et le "roi" football. Qu'on ne vienne donc pas nous dire que la Danse n'intéresse qu'une poignée d'initiés privilégiés!
Au programme des extraits de l'acte des Ombres de la Bayadère, Facing the Light et la dernière création en date Pálpito.
Ce sont Dayron Vera et Carmen Corella qui ont la lourde tâche d'ouvrir la soirée avec La Bayadère.
Dayron Vera est vraiment époustouflant en Solor. Il a une belle technique, solide avec notamment un superbe manège de tours assemblés. Il arrive à toucher le public. Pas facile pourtant sans les tableaux précédents.
Les 3 ombres nous ont offert un spectacle de toute beauté. Kazuko Omori est éblouissante dans sa variation de la 1ere Ombre. On dirait qu'elle a dansé cette variation toute sa vie tant elle y naturelle et à l'aise. Un pur bonheur!
La 2eme Ombre annoncée sur le programme était Maria José Sales mais j'ai pourtant reconnu Tracy Jones.
Yuka Iseda quant à elle nous a offert une 3eme Ombre absolument divine.
Je suis restée malgré tout un peu sur ma faim. Ce pas de deux de la Bayadère est très beau mais il manque le reste de l'acte. J'ai souvent du mal avec les pas de deux tirés de leur contexte sauf les les pas de deux tubes Corsaire-Don Quichotte-Esmeralda. Cela me fait le même effet avec Gisèle (sauf le pas de deux des paysans) et Le Lac. Voir l'adage du Cygne Blanc en gala ou spectacle ça me frustre. Pour la Bayadère j'ai ressenti cette même fustration. Je dois être trop demandante.
La soirée se poursuit avec Facing the Light. C'était la 4eme fois que je voyais cette pièce et j'ai encore eu l'impression de la redécouvrir. A chaque représentation j'y éprouve des sensations nouvelles, j'y vois des "choses" différentes tant la chorégraphie est riche et tant les interprètes se donnent à fond et y apportent à chaque fois un peu plus d'eux et d'elles mêmes. Cette pièce me captive autant que la 1ere fois et c'est tellement agréable de ne pas se sentir lasser par une pièce à force de la voir. Ca prouve qu'on est face à du solide.
Fernado Bufala y est majestueux et un peu mystérieux aussi. Sa danse est élégante, fluide. Son corps semble faire corps avec la musique. Avec ses compagnons de scène, il illumine la scène face à ce décor très simple et sombre.
Kazuko Omori, Maria José Sales, Tracy Jones, Francisco Estevez et Carlos Taravillo prennent pleinement possession de l'espace, de la musique et de la chorégraphie. On les sent plus acteurs qu'interprètes.
Il m'est assez difficile de décrire la pièce. Il faut la voir par soi même.
Il faut également voir Pálpito. Véritable hymne à la Danse et à la vie, Pálpito mêle avec intelligence et brio technique du ballet classique et danses traditionelles espagnoles, des seguedillas aux tangos.
Le rideau s'ouvre sur Ángel Corella, seul, à terre et nous suivons les palpitations de son coeur. Ce battement de vie amène les danseurs de sa compagnie sur scène dans une explosion de danses. Les danses de groupe sont comme une respiration. Le coté traditionnel amène un aspect charnel ainsi que l'évocation des réalités de la vie avec ses joies et ses doutes. La technique classique quant à elle nous rappelle que le travail et la volonté peuvent nous élever à la virtuosité. Ainsi s'enchainent les passages en scène. Tous seraient a citer mais je retiens particulièrement ce magnifique pas de deux de Carmen Corella, sublime dans sa robe "bata de cola" et Dayron Vera. Carmen y est parfaite, tout est d'une beauté a couper le souffle.
Autre pas de deux à noter, celui de Maria José Sales et Fernando Bufalá, d'une élégance et d'un raffinement rarement atteints.
Raffinement et virtuosité aussi avec Kazuko Omori qui se jouent de toutes les difficultés pour nous séduire et séduire les danseurs.
Puis apparaît un groupe de filles dans un décor de chaises rappelant un vestiaire de cours de danse ou de théâtre avant une représantation.Arrangement du chignon, étirement, rien n'est laissé au hasard. Eloge de l'effort à fournir et de la rigueur que demande la Danse pour atteindre la perfection. On est très loin de la Star Ac.
Les costumes, s'ils m'ont un peu surprise au début, m'ont beaucoup plus. Le tutu classique est revisité, modernisé mais jamais trahi.
Ce ballet, en plus d'être un petit bijou chorégraphique, est une véritable bouffée d'oxygène!
Espérons que l'année 2013 nous permettra de revoir encore et encore cette superbe compagnie.
Au bout de (seulement) 4 ans d'existence le Barcelona Ballet, ex Corella
Ballet, nous a donné une certitude: on ne sera jamais déçu-e du
spectacle que l'on ira voir. Combien d'autres peuvent en faire autant?
Suite de Bayadere Act II
Musique: Ludwig Minkus
Chorégraphie: Marius Petipa
Facing the Light
Musique: Vivaldi
Chorégraphie: Kiril Radev
Pálpito
Musique: Hector González
Chorégraphie: Miguel Ángel Rojas et Carlos Rodriguez
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