Le Gran Teatre de Liceu accueillait cette semaine le Ballet du Semperoper de Dresden. L'oeuvre présentée était Gisèle dans la version contemporaine de David Dawson.
Version récente puisque la Première a eût lieu le 9 mars 2008 à Dresden.
Récente mais classique. En effet, le vocabulaire du chorégraphe est clairement classique. La modernité vient des costumes, de la scénographie et de petites modifications dans l'histoire.
Ce que j'ai aimé: - les costumes et la scénographie. C'est très réussi. Simple mais beau.
-le niveau de la compagnie. Les danseurs et danseuses sont bons. Très bons même et ils et elles mettent toute leur âme à danser. Ca se voit et ça se sent.
-le début du 2eme acte avec les wilis est particulièrement réussi et prenant.
-la qualité de l'orchestre, l'Orchestre Symphonique del Vallès en l'occurrence et dirigé par David Coleman.
On entend tellement d'orchestres massacrer les ballets...
Ce que je n'ai pas aimé: tout le reste.
Un peu de précision.
Commençons par les interprètes:
Gisèle était dansée ce soir-là par Andrea Parkyn. Elle campe une Gisèle très investie, très travaillée. Elle est de toute évidence Gisèle et non plus Andrea pendant la représentation. Sa technique semble solide et j'aimerais beaucoup la voir dans la version originale.
Albrecht était Fabien Voranger. Lui aussi est très engagé et expressif. J'ai ressenti sa souffrance à la mort de Gisèle et ça, ça ne m'arrive pas si souvent. Bravo!
Jiri Bubenicek assurait le rôle d'Hilarion avec maestria. Sûr de lui, bien décidé à "régler son compte" au faux paysan-vrai Prince, il nous sert une belle version de l'amoureux éconduit.
Quant à Bathilde, c'est la très belle Olga Melnikova qui lui donne vie. Rien à voir avec la Bathilde traditionnelle. Elle arrive sur scène avec 3 de ses amants à la recherche du 4eme, à savoir Albrecht.
Le corps de ballet est très bon. Je ne connaissais pas cette compagnie et je n'ai pas été déçue. J'irai les revoir c'est certain.
Les costumes mettent les interprétes en valeur. Couleurs pastels pour les protagonistes à l'exception de Bathilde et ses amants, vêtus de noir, sans doute pour marquer l'opposition face à l'innocence et la naïveté de Gisèle.
Mais le mieux réussi sont les costumes des wilis. On est loin du tutu romantique mais la dimension féérique est bien là malgré tout. Vêtues d'un simple justaucorps blanc et d'un voile, elles apportent la touche de magie et de sunaturel propre à cette oeuvre. Leur entrée au 2nd acte est aérienne, immatérielle. Les ensembles sont parfaits. Un vrai beau moment de danse.
Hélas, tout ne pas donc pas autant plu.
Ce qui m'a réellement dérangée, avant toute chose, se sont les arrangements musicaux de David Coleman. Qu'il souhaite laisser ses marques, je le comprends tout à fait mais par pitié pas sur un tel chef-d'oeuvre!!!
Impossile de reconnaître la musique à de nombreuses reprises. Alors bien sûr, je ne suis pas Adam, je ne sais pas qu'est-ce qu'il pourrait en penser mais je sais que je n'aimerais pas qu'on vienne massacrer mon oeuvre de cette façon s'il s'agissait de moi.
C'est d'autant plus regrettable que, comme je l'ai déjà dit, c'est très bien joué.
Au point de vue chorégraphique je trouve que cela manque d'originalité. les mêmes mouvements reviennent sans cesse et c'est franchement lassant.
Cela manque aussi de technique. De technique de danse je veux dire. La variation de Gisèle du 1er acte et les pas de deux du 2nd acte ne comportent pas de difficultés majeures.
Il y a en revanche une avalanche de portés acrobatiques et "à la patinage artistique" pas du meilleur goût ni du meilleur effet.
Certains ensembles semblent un peu brouillon comme de nombreux passages des wilis.
Et puis rendez-moi mon pas de deux des vendangeurs!!! Rendez-moi Hilarion au 2nd acte!!!
Il y a beaucoup de choses que je n'ai pas comprises dont où est passé Hilarion? Aucune trace de lui au 2nd acte. Pourquoi? Qu'est-il devenu?
Et pourquoi faire de Bathilde une nymphomane bisexuelle? Il y a peut-être une raison mais je ne l'ai pas saisie.
Où est passée la jeune fiancée du 1er acte, celle qui préfigurait la terrible légende des wilis?
Et Gisèle? Se suicide-t-elle, s'empale-t-elle par accident sur le couteau ou est-ce Hilarion qui lui tend un piège en l'appellant à lui le couteau à la main?
Au final, une soirée pas désagréable (la musique est belle quand elle est respectée, la danse est esthétique même si répétitive, les costumes sont beaux) mais pas inoubliable.
Pas facile de s'attaquer à Gisèle.
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